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Le projet de territoire intelligent d'Angers

France
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Jean-Marc Verchère, adjoint à la politique de proximité de la ville d’Angers © Ville d’Angers / Thierry Bonnet
On veut un capitaine sur le bateau

EDF, Vinci, Engie et Bouygues : depuis mi-mars, on connaît les quatre candidats en lice pour le projet de territoire intelligent lancé par Angers Loire Métropole et la ville d’Angers. Des poids lourds de l’immobilier et de l’énergie donc, pour un marché public global de 120 millions d’euros sur 12 ans. Jean-Marc Verchère, adjoint à la politique de proximité, revendique une spécificité angevine dans cette démarche, tout en puisant de l'inspiration du côté de Dijon notamment.

Dans le combat d’Angers pour le titre officieux de "territoire le plus intelligent de France", à quoi sert ce marché public global ?
Ce titre, ça n’est pas l’objectif. Simplement, notre ville a été à la pointe dans le domaine de l’électronique pendant les années 1960-70 avec Bull, Thomson, Motorola, etc. La délocalisation et la miniaturisation de l’électronique ont fait disparaître cette activité dans les années 1980-90. Mais ce savoir-faire s’est en partie retrouvé dans un tissu de PME du numérique, d’où la création de la Cité de l’objet connecté (en 2013) et l’obtention du label FrenchTech (en 2015). Nous travaillons au renouveau d’une ville longtemps endormie par sa "douceur angevine". Sur la smart city, notre constat est qu’il ne sert à rien d’être une ville d’objets connectés si notre gestion des services et de l’espace public n’est pas transversale. On s’est beaucoup inspiré de ce qu’a fait la ville de Dijon, mais sans tout reprendre à notre actif. On a aussi pioché des idées chez des villes en pointe dans un sous-domaine : Nantes, Lyon ou Rennes.

 

Le choix d'un marché large plutôt que segmenté permet-il de concevoir des services au plus près des besoins de la ville et de ses habitants ?
Bien sûr. Pour pouvoir économiser sur les ressources, il faut faire un investissement lourd quasiment tout de suite. On a 45 000 points lumineux sur l’agglomération, dont la moitié sur Angers même. Passer des lampes aux LED avec un allumage à la demande, c’est l’assurance de 50 % de gains d’énergie si on fait un investissement sur deux ou trois ans plutôt qu’étalé. Le réseau d’éclairage public peut ensuite servir de courant porteur à des capteurs reliés aux panneaux d’information qui mesurent le flux de la circulation. Ou même à alimenter des capteurs de qualité de l’air ou une sono dans un centre-bourg. On le fait sur 12 ans aussi parce qu’on ne veut pas qu’un entrepreneur ou un énergéticien vienne faire un coup. C’est un domaine ou la technologie évolue et on a besoin d’être accompagné longuement sur la maintenance et l’innovation.

 

C’est donc la prime à l’évolutivité ?
Il s’agit de coller à la réalité et à la technologie. De 2019 à 2021, on va s’occuper de l’infrastructure, mais derrière on va travailler avec les institutions non associées au marché (CCI, bailleurs, EHPAD, etc.) pour inventer des services à partir de ces réseaux.

 

Est-ce la suite logique de votre plate-forme collaborative PAVIC, qui regroupe 32 acteurs privés et publics ?
Là, on a voulu aller assez vite avec un seul partenaire et des sous-traitants, et pas des cotraitants comme à Dijon, parce qu’on veut un capitaine sur le bateau. Et on voulait rester propriétaire du bateau. On aurait pu associer, en amont, du monde à ce projet, mais peut-être qu’on y serait encore dans un ou deux ans. On veut choisir notre partenaire avant la fin de l’été pour gagner du temps à un an des élections municipales, même si le projet a été voté à l’unanimité par les conseillers communautaires.

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