L’hyperviseur est une tour de contrôle numérique qui permet aux collectivités et autorités locales de superviser, anticiper et piloter les événements, des plus banals aux plus critiques, en temps réel. L’Hyperviseur intègre et orchestre la Smart City, et pose trois conditions incontournables à une gouvernance numérique efficace : indépendance, réactivité et souveraineté.
Indépendance : mettre la donnée au service des acteurs publics, dans un cadre maîtrisé
La transformation numérique des territoires ne peut se faire sans une maîtrise pleine et entière de la donnée. En 2024, 65% des collectivités (2) ont engagé au moins un projet data au cours des deux dernières années. Ce chiffre en hausse témoigne d’un engagement fort, mais aussi d’une fragilité persistante : nombre d’entre elles peinent à exploiter leur potentiel faute de gouvernance intégrée, de ressources formées ou d’outils accessibles aux métiers.
L’hyperviseur, adossé à la Self Data Analytics, offre une réponse concrète à cette problématique d’indépendance opérationnelle. Il centralise l’ensemble des flux (capteurs IoT, systèmes métiers, vidéosurveillance, alertes citoyennes, météo ou réseaux sociaux) et permet aux agents publics d’explorer, croiser, et analyser la donnée de manière autonome, en toute confiance. In fine, l’Hyperviseur renforce la communication interservices et la pertinence des décisions prises sur le terrain.
Cette autonomie s’appuie sur des architectures on-premise, choisies aujourd’hui par 63 % des collectivités, qui garantissent une maîtrise locale des infrastructures sensibles, voire des données classifiées « Diffusion restreinte » encadrées par les directives de l’ANSSI. Cette liberté suppose également une cybersécurité native et avancée pour un usage sécurisé des données : chiffrement, contrôle des accès, auditabilité complète, authentifications renforcées, segmentation des environnements critiques, marquage, classification automatisée des données, et protection contre l’exfiltration.
Réactivité : anticiper et coordonner les actions publiques en temps réel
Quand les crises se succèdent ou que les usagers attendent des réponses immédiates, la réactivité territoriale est un impératif. L’hyperviseur constitue la réponse la plus complète pour décloisonner les systèmes et piloter l’action publique en temps réel. En croisant un volume de données illimité, il offre ainsi une vision holistique du territoire et rend possible une prise de décision contextualisée, rapide et pleinement éclairée.
Les cas d’usage sont multiples : optimisation des trajets dans les transports, réduction des embouteillages, ajustement de l’éclairage urbain pour économiser l'énergie, détection de fuites pour améliorer la gestion de l’eau, supervision de la qualité de l’air et pilotage énergétique des bâtiments publics… Le pilotage en temps réel devient un levier d’efficacité publique mais aussi de qualité de service pour les usagers.
Prendre le train de la transformation numérique pour agir en temps réel, c’est aussi faire le choix d’un hyperviseur intelligent, embarquant une IA locale capable de générer de détecter des signaux faibles, anticiper les chaines de conséquences des imprévus, ou encore de prioriser des alertes. C’est aussi s’appuyer sur une architecture modulaire et conteneurisée. Le système d’orchestration Kubernetes offre une capacité de montée en charge sans contrainte ni délai pour pouvoir absorber en continu l’évolution des besoins et futurs projets.
Souveraineté : reprendre le contrôle des infrastructures et des choix technologiques
Tandis que la dépendance à des technologies extra-européennes interroge et que les cybermenaces augmentent, la souveraineté numérique s’impose comme un pilier de la stratégie territoriale. Faire le choix d’un hyperviseur souverain, conçu et hébergé en France, c’est conserver un contrôle total et sécurisé sur ses données, ses infrastructures et son environnement numérique. Cet ancrage technologique national ne concerne pas uniquement l’hébergement, mais aussi les briques logicielles et l’ensemble des composants de data gouvernance qui constituent l’hyperviseur.
L’hyperviseur souverain permet aux collectivités de mutualiser les usages de la donnée dans un cadre hautement sécurisé et maitrisé, conforme aux standards de sécurité français et européens (RGPD, II 901, IGI 1300 etc.), tout en rationalisant les coûts pour éviter la redondance fonctionnelle.
Vers un nouveau contrat social territorial
L’hyperviseur répond enfin à une exigence démocratique. Les citoyens attendent plus de transparence, de participation et de retour sur les actions engagées. En intégrant des outils de datavisualisation et d’Usage en Open Data, l’hyperviseur donne la main aux citoyens sur les données et devient à la fois un vecteur de dialogue et de co-construction des politiques territoriales.
Mais dans un contexte de crise, il revêt aussi le rôle déterminant de médiateur. L’hyperviseur est capable de relier instantanément la décision publique à l’action citoyenne en intégrant des systèmes d’alerte en temps réel (SMS, messages vocaux, haut-parleurs urbains, notifications mobiles). C’est un dispositif de dialogue en temps réel avec les usagers qui transforme la collectivité en acteur proactif, capable de prévenir, informer, rassurer ou réorienter les citoyens en quelques secondes.
En somme, la transformation numérique et l’essor de l’IA imposent une refonte organisationnelle, fonctionnelle et technique de l’action publique locale. Et l’hyperviseur en est le catalyseur. Il permet de passer d’une gestion technique et cloisonnée à une gouvernance stratégique, transversale et souveraine. Plus qu’un outil, l’hyperviseur territorial souverain incarne une nouvelle manière de gouverner, au croisement des données, des usages et des responsabilités publiques.
(1) Territoires numériques : comment favoriser la (co-)création de valeur publique, in Pouvoir Locaux n°122
(2) Les collectivités territoriales et la donnée, Baromètre de l’Observatoire Data Publica 2024