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Upciti : « Notre ambition est de devenir le leader mondial de la gestion des opérations des territoires »

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Jean-Baptiste Poljak, CEO d’Upciti. Visuel en homepage : capteur Upciti. Crédits Photos : Upciti.
Nous faisons de l’IA embarquée sur nos capteurs depuis 2017, bien avant que ce soit à la mode.

La start-up française spécialisée dans la donnée urbaine vient de lever 20 millions de dollars (18 millions d’euros) auprès du fonds britannique Notion Capital et de ses investisseurs historiques Point 9 Capital et Chalfen Ventures. Objectif : renforcer sa présence aux États-Unis, consolider son réseau de partenaires et poursuivre le développement de sa plateforme d’hypervision urbaine " CitiOS ". Jean-Baptiste Poljak, CEO d’Upciti, revient sur cette étape et les ambitions de l’entreprise.

Qu’est-ce qui a motivé cette nouvelle levée de fonds ?

Jean-Baptiste Poljak : Nous avons bouclé un tour de table de 20 millions de dollars, soit 18 millions d’euros, avec Notion Capital, un fonds britannique, aux côtés de nos investisseurs historiques Point 9 Capital (Allemagne) et Chalfen Ventures (Royaume-Uni). Ce sont eux qui nous ont approchés, intéressés par notre positionnement sur un marché en pleine transformation : celui des collectivités.


Il y a dix ans, seules les grandes entreprises pouvaient travailler avec les villes. Aujourd’hui, les collectivités sont devenues des clients à part entière, capables d’acheter des solutions innovantes sur la base d’un ROI réel et quantifiable. Ce changement ouvre la porte aux PME comme la nôtre.


Les investisseurs ont perçu qu’Upciti était bien placée pour tirer parti de cette mutation, avec une offre capable de maîtriser l’ensemble de la chaîne de valeur de la donnée urbaine : collecte, stockage, traitement et exploitation opérationnelle.

 

Pouvez-vous nous rappeler le positionnement d’Upciti sur le marché de la donnée urbaine ?

A la création de l’entreprise, en 2017, nous étions positionnés sur la détection de places de stationnement disponibles via un capteur vidéo et de l’analyse d’image embarquée. Le nom de l’entreprise était d’ailleurs : ParkoView. Rapidement, les collectivités nous ont demandé d’étendre les fonctionnalités du capteur : comptage de trafic, flux piéton, niveau sonore, suivi des déchets… Nous avons conservé le même matériel, en le faisant évoluer par le logiciel et l’IA embarquée (edge computing). Dès le départ, nous avons misé sur un capteur donc la définition était volontairement abaissée pour être « privacy by design » et respecter la vie privée, avant même l’arrivée du RGPD.


Alors que nous déployions les capteurs, nos clients nous ont demandé de leur fournir également les outils logiciels capables d’exploiter ces données. Nous avons donc développé notre propre plateforme d’hypervision : CitiOS (City Operating System), qui centralise toutes les données d’un territoire — trafic, énergie, déchets, qualité de l’air, stationnement, capteurs de température, etc. — dans un data lake unique, avec également une plateforme de visualisation et d’exploitation centralisée.


Aujourd’hui, cet hyperviseur peut intégrer nos données mais également celles d’autres équipements ou système, pour devenir la tour de contrôle de l’ensemble d’un territoire connecté. Les agents peuvent définir des seuils d’alerte, recevoir des notifications sur mobile et intervenir plus rapidement. Certaines villes, comme Aix-en-Provence ou Megève, utilisent déjà CitiOS et son application d’alerting au quotidien. Lorsqu’Aix-en-Provence nous annonce avoir fait plus de 100k€ d’économie d’énergie en quelques mois d’utilisation, cela renforce l’idée que nous sommes dans la bonne direction.


Notion Capital a évoqué la pertinence de votre utilisation de l’IA, comme une des raisons ayant motivé leur investissement. Comment intégrez-vous les technologies d’IA dans votre activité ?


L’IA est présente depuis nos débuts, mais pas de manière marketing. Nous faisons de l’IA embarquée sur nos capteurs depuis 2017, bien avant que ce soit à la mode. Elle servait à l’origine pour l’analyse des images au niveau du capteur, qui n’envoie que des métadonnées à l’hyperviseur, jamais d’images.

 

Depuis nous avons intégré l’IA au niveau de l’hyperviseur pour en simplifier l’utilisation, principalement via l’ajout d’un chatbot permettant d’échanger en langage naturel avec la plateforme. Les utilisateurs peuvent ainsi poser des questions à l’hyperviseur, en langage naturel, pour savoir combien de véhicules sont passés dans telles rue la semaine dernière, lui demandé de comparer le flux piéton d’un jour spécifique avec la moyenne du mois précédent, etc. L’IA rend la gestion d’un territoire par la data accessible à tous, des agents aux les élus.


Quels sont vos axes de développement après cette levée ?

Le premier, c’est le marché américain. Nous comptons déjà 25 villes clientes aux États-Unis, où la plateforme CitiOS sert à fédérer des systèmes jusqu’ici fragmentés : gestion du trafic, énergie, sécurité, stationnement… Les collectivités recherchent un outil unique capable de centraliser leurs données et d’automatiser les opérations.

Le second axe est le renforcement de notre écosystème de partenaires en France comme à l’étranger. Des acteurs comme PayByPhone utilisent déjà nos données pour enrichir leurs services de mobilité et de paiement. Ces synergies montrent la valeur d’une donnée territoriale ouverte et fiable.


Enfin, nous investissons massivement en R&D pour développer de nouvelles fonctionnalités comme la création de workflows (suite de tâches ou d'opérations liées au traitement des données, NDLR) automatisés : par exemple, déclencher automatiquement un message sur un panneau variable lorsque la qualité de l’air se dégrade ou gérer l’éclairage public selon des scénarios complexes.


Quelle est l’ambition d’Upciti à long terme ?

Nous souhaitons devenir le leader mondial de la gestion des opérations des territoires. Nous ne vendons pas de la technologie pour la technologie, mais des outils concrets pour simplifier la vie des agents et améliorer le service public.


Aujourd’hui, Upciti compte 180 villes clientes dans 17 pays, en Europe, au Moyen-Orient, en Amérique du Nord et un début de présence en Amérique latine. L’entreprise réunit 42 collaborateurs répartis entre la France et les États-Unis.


Notre conviction est que nos capteurs et notre hyperviseur peuvent s’imposer comme des briques de références dans de nombreux projets de territoires connectés et durables, en France et ailleurs. Nous parions que la simplicité de déploiement de notre solution et la rapidité pour nos clients à obtenir des résultats concrets est la clé de notre succès.

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