Depuis septembre dernier, les automobilistes circulant dans le quartier des Batignolles (17ᵉ arrondissement de Paris) peuvent tester une fonction inédite de l’application PayByPhone, utilisée normalement pour payer son stationnement depuis son smartphone. Baptisée "TrouveMaPlace", elle permet d’être guidé en temps réel vers les rues où « statistiquement » il y a des chances de trouver des places de stationnement libre. Une expérimentation réalisée dans le cadre du programme OpenBatignolles, dont le point de départ a été la rénovation de l’éclairage public. Mais ce programme a aussi vocation à déployer de nouveaux services numérique exploitant cette infrastructure d’éclairage.
« Grâce à TrouveMaPlace et au programme OpenBatignolles, le 17ᵉ devient un terrain d’expérimentation concret pour une mobilité plus fluide, moins polluante et plus intelligente », a déclaré dans un communiqué Geoffroy Boulard, Maire du 17ᵉ arrondissement et Vice-président de la Métropole du Grand Paris en charge de l’Innovation. « OpenBatignolles illustre parfaitement comment l’innovation et les partenariats public-privé peuvent transformer la ville pour répondre aux besoins de mobilité du quotidien », a pour sa part expliqué Jean-Baptiste Poljack, CEO d’Upciti, partenaire technique de l’expérimentation aux côtés de PayByPhone.
Un code couleur indiquant les chances de trouver une place libre
Comment fonctionne la solution ? Les capteurs vidéo d’Upciti, installés sur des luminaires, analysent en temps réel l’activité en bordure de trottoir. Rappelons que ces capteurs sont utilisés par de nombreuses collectivités pour réaliser du comptage de flux de déplacements, en identifiant les différentes modes : véhicules légers, deux-roues, piétons … (lire SCM N°69). Comme l’ambitionne de démontrer ce projet pilote, ils peuvent aussi être employés dans une approche de smart parking. Aucune image n’est envoyée par le capteur, dont la résolution d’image est volontairement abaissée pour rendre impossible l’identification des personnes (privacy by design). L’équipement envoie simplement des métadonnées sur l’activité en bordure de trottoir, ce qui permet ensuite à un algorithme d’estimer les places disponibles.
Côté utilisateur, une carte interactive affiche le potentiel de places disponibles via un code couleur : " Bleu " signifie qu’il y a de fortes chances de trouver une place (+ de 30% de chance) ; " Jaune " des chances modérées (entre 10% et 30% de chance) et " Rouge " de faibles chances (10% ou moins). Notons également qu’il est possible de zoomer et de déplacer la zone de recherche. Un fois garé, l’utilisateur peut payer sa place de stationnement, qui est géolocalisée, depuis la même application.
« Les automobilistes bénéficient d’une information fiable et actualisée directement dans leur application de stationnement habituelle », explique Sylvia Colloc, Présidente France chez PayByPhone. « L’objectif est que les conducteurs gagnent du temps, réduisent les trajets inutiles et contribuent à diminuer la congestion, le bruit et la pollution. C’est une première étape vers une mobilité urbaine plus fluide, plus intelligente et plus durable ».
Un test pour ajuster et affiner la solution
Ce projet pilote est accessible dans le quartier des Batignolles à tous les clients de PayByPhone. « Les retours des utilisateurs serviront à ajuster et affiner la solution avant un éventuel déploiement à plus grande échelle dans d’autres quartiers ou villes », précise Sylvia Colloc. Pour PayByPhone, c’est un « pas concret vers la mobilité connectée, où le stationnement, la recherche de place et le paiement se fondent dans une expérience fluide et unifiée. »
Côté territoire, rappelons qu’OpenBatignolles a vocation à transformer l’éclairage public en plateforme d’innovation au service de la ville intelligente. Après ce service de guidage à la place, d’autres solutions numériques devraient être testées, notamment dans les domaines de l’optimisation des flux de déplacement et de l’mélioration du cadre de vie. Ceci en exploitant les fonctions de comptage des capteurs Upicti mais aussi celles de captation des niveaux sonores en ville, afin d’identifier les sources de bruit. Pour cela, la mairie du 17e a déployé un outil d’hypervision intégrant différences sources de données, dont celle des capteurs Upciti.