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[Étude] Déploiement de l’IA générative : où en sont les collectivités ?

Intelligence artificielle

Entre expérimentations et fortes interrogations managériales, l’IA générative s’installe progressivement dans les collectivités territoriales. Une étude du SNDGCT met en lumière une appropriation encore inégale, mais désormais assumée, où les directions générales jouent un rôle central.

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Soirée de dévoilement des résultats de l'étude organisée par le Syndicat National des Directions Générales des Collectivités Territoriales (SNDGCT).

Trois ans après l’irruption de l’IA générative dans le paysage numérique, le Syndicat National des Directions Générales des Collectivités Territoriales (SNDGCT) a publié une étude de référence consacrée à son déploiement dans les collectivités locales. Fruit d’une enquête qualitative à laquelle une soixantaine de directeurs et directrices généraux des services ont répondu, cette étude vise à éclairer sur les pratiques réelles et les questionnements des collectivités. « Le sujet de l’IA intègre un enjeu managérial qui devient central », explique Marie-Claude Sivagnanam, vice-présidente management et inclusion du SNDGCT, « c’est la raison pour laquelle nous voulions faire s’exprimer les DGS sur ce qu’ils pensent réellement de l’IA et ce qu’ils expérimentent déjà »

 

Premier enseignement de l’étude : il n’existe pas un modèle unique d’appropriation de l’IA, mais une multitude de trajectoires locales. Toutefois, une chose est sûre : très peu de collectivités ont aujourd’hui formalisé une stratégie IA complète et savamment déployée par étapes. « Au contraire, ce qui ressort des réponses que nous avons collectées, c’est une approche très itérative et pragmatique des collectivités », observe Philippe Sanmartin, conseiller technique IA et numérique du SNDGCT. Même dans les collectivités les plus avancées, comme la ville de Cannes, l’IA a d’abord été introduite par des cas d’usage concrets : aide à la rédaction, optimisation de processus administratifs, outils d’appui aux services techniques. Toutefois ces démarches restent étroitement pilotées par la direction générale et l’exécutif politique.

 

Ainsi, selon l’étude, l’IA n’est pas un sujet technique réservé aux directions informatiques, elle relève avant tout de la stratégie, du management et de la gouvernance. « Autrement dit, l’IA est un sujet de direction générale, pas seulement de DSI », assure Philippe Sanmartin, « les réponses à notre questionnaire confirment clairement ce point ». En effet, les impacts de l’IA sont très transversaux : évolution des métiers, transformation des organisations, responsabilité juridique, acceptabilité sociale. Autant de dimensions qui dépassent largement la seule question des outils.

 

Une appropriation plus rapide dans les fonctions administratives et les services supports

Pour l’heure, selon les collectivités interrogées, les usages les plus répandus concernent les fonctions administratives et supports (rédaction et production de documents, automatisation de tâches répétitives, aide à la décision et gestion d’infrastructures, supervision et sécurité, appui aux ressources humaines). « Le rythme d’appropriation est en effet assez fort pour des usages de ce type », souligne Philippe Sanmartin, « à l’inverse, il n’est pas certain que le recours à l’IA pour les services directement rendus aux citoyens progresse au même rythme car il y a un cadre éthique à respecter ».

 

L’étude met également en évidence plusieurs freins structurels. Le premier concerne les ressources humaines et l’ingénierie. En effet, de nombreuses collectivités, notamment les plus petites, peinent à dégager du temps et des compétences pour structurer une démarche IA. Le deuxième frein est budgétaire car, dans un contexte de contraintes financières, les DGS privilégient des expérimentations réversibles plutôt que des investissements lourds. Enfin, les enjeux de conformité réglementaire, de souveraineté des données et de fiabilité des outils nourrissent une prudence largement partagée, en particulier à l’approche de l’entrée en vigueur de l’IA Act européen.

 

« Toutefois, dans de nombreuses communes, le mandat qui arrive sera un mandat de transformation des organisations par l’IA », estime Marie-Claude Sivagnanam, « selon les DGS, elles vont s’y engager mais pas dans la précipitation, elles le feront avec prudence, pragmatisme et dans un esprit d'éthique ».

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