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Un consortium va tester la 5G par satellite

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Dans le cadre d’un appel à projets lancé par le CNES pour le compte de l’État, au titre du programme France 2030, un consortium mené par Thalès Alenia Space va procéder à une démonstration de la technologie 5G D2D (Direct to Device). L’objectif est notamment de fournir des solutions de connectivité complémentaires pour les réseaux mobiles et l’IoT, ce qui pourrait intéresser les collectivités. Explications.

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Schéma résumant les principaux usages de la 5G par satellite. Crédit Photo : Thales Alenia Space

L’État a confié au CNES (Centre national d'études spatiales) le soin de piloter un projet de démonstration de la technologie 5G Direct to Device (D2D) aussi appelée « 5G non terrestre ». Baptisé "U DESERVE 5G", ce projet vise plus précisément à démontrer la faisabilité des communications directes entre satellites et terminaux mobiles ou fixes via le protocole 5G. Thales Alenia Space, Capgemini et Thales ont été sélectionnés pour mettre en œuvre ce démonstrateur dans le cadre d’un consortium comprenant également Orange, SES, Qualcomm et Loft Orbital.

 

« La technologie 5G D2D a pour but de permettre une meilleure intégration des réseaux terrestres et des réseaux satellites pour proposer une couverture mondiale », explique Stéphane Anjuere, responsable de la 5G non terrestre chez Thalès Alenia Space (qui est chargée de diriger le consortium), « l’idée est d’utiliser, à terme, une constellation de quelques centaines de satellites en orbite basse, soit beaucoup moins que la constellation Starlink* car nous nous adressons à des terminaux omnidirectionnels ».

 

Diverses applications : extension de couverture mobile, IoT…

La première application envisagée d’un tel service, la plus évidente, est d’assurer une extension de couverture pour les opérateurs mobiles. En effet, les zones blanches persistantes et les besoins accrus de résilience des réseaux face aux crises poussent les opérateurs à explorer de nouvelles technologies. Dans ce contexte, la 5G non terrestre apparaît comme une solution très adaptée. « Comme le standard de communication utilisé sera le même que le réseau 5G terrestre, les utilisateurs ne verront même pas le basculement automatique vers le satellite, toutefois les performances ne seront pas aussi élevées », souligne Stéphane Anjuere, « en effet, les largeurs de bandes sont relativement étroites pour le satellite ».

 

Mais d’autres applications se dessinent. Dans le secteur de l’automobile, les constructeurs voient d’un très bon œil la possibilité de bénéficier d’une continuité de services pour les véhicules connectés au-delà des principaux axes routiers, c’est-à-dire dans des zones qui nécessitent de la connectivité pour des raisons sécuritaires. « Pour les voitures, il suffit de mettre à jour les bandes de fréquences, il n’y a pas de modifications majeures à apporter aux antennes », indique Stéphane Anjuere. Par ailleurs, une connectivité garantie serait également très appréciée par les services d’urgence, comme les pompiers ou les ambulanciers.

 

Lancements commerciaux envisagés pour 2029

Bien entendu, l’IoT pourrait aussi bénéficier d’une connectivité 5G par satellite. « C’est un marché très morcelé aujourd’hui, où différents systèmes de communication coexistent, ce qui crée parfois un manque de cohérence », estime Stéphane Anjuere, « en nous appuyant sur le standard 5G 3GPP, nous développons un système susceptible de fournir une connectivité pour tous les objets connectés, il y a un vrai potentiel d’uniformisation pour l’ensemble des cas d’usage IoT ». L’idée n’est pas nouvelle puisque des sociétés comme Kineis ou encore Skylo proposent déjà de la connectivité satellitaire pour l’IoT, mais pas en 5G.

 

Dans le cadre du démonstrateur, le déploiement d’un premier satellite est prévu pour fin 2027-début 2028 afin de tester l’interopérabilité entre les réseaux 5G terrestres et non terrestres. Il embarquera une charge utile dotée d’antennes actives capables d’établir des appels et d’échanger des données directement entre le terminal mobile de test et le satellite. L’opération est également destinée à évaluer les performances du système autour de l’IoT. « Nous espérons des lancements commerciaux pour 2029 », poursuit Stéphane Anjuere. À terme, les projets de territoires connectés pourraient donc en bénéficier.

 

* Starlink est un fournisseur d'accès à Internet par satellite de SpaceX, société fondée en 2002 par Elon Musk.

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