L’Adullact (Association des développeurs et utilisateurs de logiciels libres pour les administrations et les collectivités territoriales) a communiqué la semaine dernière les noms des collectivités récompensées cette année par un prix Territoire Numérique Libre (TNL). Créé en 2016 pour valoriser les politiques numériques fondées sur le logiciel libre, ce label distingue chaque année des collectivités engagées dans une démarche de souveraineté numérique et de mutualisation des ressources.
Pour cette édition 2025, 36 collectivités ont été distinguées, contre une vingtaine lors des précédentes éditions. Un chiffre qui traduit l’intérêt croissant pour les solutions libres mais est également la conséquence de la refonte de cette labellisation. En effet, l’Adullact a revu son dispositif afin d’élargir son socle de participants. « Nous comptons 530 membres à l’Adullact mais une minorité d’entre eux participent aux prix TNL, il faut dire que le formulaire de candidature est exigeant et relativement complexe car nous cherchons à décerner un label de qualité », explique Camille Tillatte, responsable marketing et communication.
La principale nouveauté de cette année repose sur la création d’un badge Territoire Numérique Libre, destiné à récompenser les petites communes, intercommunalités ou syndicats engagés dans une démarche naissante vers le logiciel libre. Parallèlement, les cinq précédents niveaux de distinction ont été simplifiés en Or (pour les démarches les plus abouties), Argent (pour les stratégies affirmées et structurées) et Bronze (pour les premières réalisations concrètes). Les prix sont délivrés par un comité d’orientation réunissant l’Adullact et des partenaires (AFUL, APRIL, Declic, CNLL, OW2…).
Morbihan Energie, Echirolles et Boé se détachent
Cette année, seulement trois collectivités ont décroché le label Or : la ville de Boé (Lot-et-Garonne), le syndicat Morbihan Énergies et la ville d’Échirolles (Isère). « Boé est un cas emblématique : une commune de moins de 6 000 habitants qui investit à 100 % dans le logiciel libre », souligne Camille Tillatte. « Cela montre que ces choix ne sont pas réservés aux grandes métropoles. » Au niveau Argent, on retrouve par exemple Montpellier (Hérault), Abbeville (Somme), Claix (Isère), ou encore Saint-Joseph (La Réunion). Enfin, à l’échelon Bronze, émergent notamment le SITPI (Isère), le Syndicat Mixte Gironde Numérique, ou encore Vandœuvre‑lès‑Nancy (Meurthe-et-Moselle).
Au-delà de la reconnaissance technique, le label TNL se veut aussi un outil de communication politique et institutionnelle. « C’est le but, il permet aux collectivités territoriales de valoriser auprès des citoyens des actions mises en place sur le sujet de la souveraineté et du logiciel libre », indique Camille Tillatte, « c’est un moyen de rendre visibles des politiques numériques souvent peu connues, mais pourtant structurantes ». Par ailleurs, il faut noter que les collectivités labellisées Argent ou Or partagent souvent un engagement fort dans la communauté du logiciel libre. Par exemple, Nicolas Vivant, DSI de la ville d’Echirolles est à l’origine du collectif France Numérique Libre initié avec l’Adullact pour favoriser les échanges entre responsables informatiques.
