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"Réinventer la street expérience", un ouvrage sur l'avenir de l'espace public

Aménagement du territoire
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Philippe Baudillon, auteur de "Réinventer la Street Expérience" et président de Clear Channel France © Saragoussi
Il y a une injonction paradoxale : on veut vivre dans un milieu urbain comme dans un village !

Philippe Baudillon, le président de Clear Channel France, société spécialisée dans l'affichage extérieur, s’est penchée sur le thème de la rue. Dans son livre "Réinventer la Street Expérience" (Ed. Hermann, juin 2018), il décrypte ses nouveaux usages, ses nouvelles finalités, et l’importance que revêt le digital pour recréer du lien social dans l’espace public.

Dans votre livre, vous estimez que la rue pourrait être réinventée pour redevenir un lieu d’interaction sociale. Pourquoi a-t-elle cessé de l’être ?
Depuis près d’un siècle, la rue est consacrée à la mobilité, et surtout à l’automobile. Or, avec les évolutions actuelles, comme la réduction de la place de la voiture, il va y avoir une libération des espaces publics. Une autre utilisation de la rue devient possible : installer des ruches, étendre les jardins partagés, consacrer plus de zones aux piétons... Dans le même temps, on assiste à une évolution des mentalités, alliant prise de pouvoir par les consommateurs et volonté d’améliorer la vie urbaine. Aujourd’hui, les individus sont habitués à donner leur avis sur tout et à créer des communautés. Ces usages vont se transposer au niveau de la citoyenneté et depuis la rue. Les gens vont vouloir, de plus en plus, exprimer leur avis sur leur cadre de vie, les politiques publiques, etc., notamment au travers de médias sociaux locaux. Le digital va devenir un outil d’intensification des relations dans la rue.

 

À quoi aspirent les habitants des villes ?
Avec l’ObSoCo (L'observatoire Société et Consommation, ndlr), nous avons mené une enquête sur le type de ville que les gens souhaitent. Il y a une injonction paradoxale : on veut vivre dans un milieu urbain comme dans un village ! L’enjeu des élus, c’est donc d’apporter du bien-vivre en ville, et il semble nécessaire pour cela de repenser les espaces.
Autre élément important : la place que prennent aujourd’hui les smartphones dans nos quotidiens. Il faudrait proposer de nouvelles activités, qui mêlent digital et connexion "physique" entre les gens, car nous avons aussi besoin de ça. L’exemple des vélos et des trottinettes en free-floating est en ce sens intéressant. La géolocalisation et le paiement par smartphone facilite le développement de ces mobilités. Reste à redimensionner la rue pour ces nouveaux usages... C’est le début du champ des possibles !

 

Le NUMA développe depuis quelques années le programme Data City, qui met en relation acteurs publics, entreprises et start-up pour repenser l’espace public. Des expérimentations ont notamment été menées Place de la Nation à Paris. Que pensez-vous de ce type d’initiative ?
En France, et plus largement en Europe, la rue possède un potentiel de convivialité, et c’est à la collectivité de prendre les décisions d’aménagement mais également d’amener de la valeur à la rue. Pour autant, ce n’est pas elle qui décide des usages ! Si elle empêche par exemple les voitures de circuler, l’espace doit être réinventé ; et pour cela, proposer un laboratoire qui réceptionne et teste les initiatives portées par les acteurs privés me paraît judicieux. Et l’évaluation de la pertinence de leurs propositions passe notamment par les sondages : le digital permet de donner la parole aux usagers et de faire remonter leurs opinions aux décideurs.

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