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La RATP fait rouler son premier bus autonome

Intelligence artificielle

Les expérimentations du bus sans chauffeur du groupe RATP ont été lancées cet été, dans le Val-de-Marne. Les premiers passagers devraient monter à bord à l’automne 2022.

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Le premier bus autonome de la RATP est un véhicule expérimental qui compte 18 places et peut accueillir environ 70 voyageurs. Il transite sur des voies réservées aux bus avec une priorité aux feux.

« C’est une première », insiste Côme Berbain, directeur de l’innovation du groupe RATP. Depuis l’été, l’opérateur de transport expérimente un bus sans chauffeur sur la ligne 393, qui relie Sucy-Bonneuil à Thiais-Carrefour de la Résistance, dans le Val de Marne. Avec l’objectif d’y installer les premiers voyageurs à l’automne 2022. « Le principal intérêt des véhicules autonomes est de transporter davantage de passagers en augmentant la fréquence des passages. Les bus autonomes permettent de fluidifier le trafic et donc d’assurer plus de trajets mais ils sont également moins énergivores, grâce à une vitesse constante et plus de fluidité dans la conduite », éclaire Côme Berbain. 20 000 passagers sont aujourd’hui transportés quotidiennement sur cette ligne.

 

Améliorer les systèmes de conduite des bus classiques

100 % électrique, le véhicule expérimental qui compte 18 places et peut accueillir environ 70 voyageurs, transite sur des voies réservées aux bus avec une priorité aux feux. Il ne se mêle donc pas à la circulation. Ainsi, le groupe RATP n’a pas eu à modifier les infrastructures. « Aujourd’hui, nous ne savons pas déployer ce type de bus en ville », précise le directeur de l’innovation. Le projet, né il y a deux ans, est pour le moment testé de nuit puis des expérimentations seront réalisées de jour pendant au moins un an. « L’idée est de tester sur le terrain puis d’améliorer le système. Nous avons besoin de déployer la connectivité 4G pour obtenir des informations et faire fonctionner le véhicule. Il nous reste à améliorer le dispositif mais aussi à réduire le temps de parcours sur le tronçon », illustre, par exemple, Côme Berbain. À bord de ce prototype réalisé par le géant chinois de la construction ferroviaire, CRRC, les équipes techniques de la RATP suivent le parcours, aux côtés d’un opérateur de sécurité, comme l’impose la réglementation.

 

Equipé de deux radars, une caméra et deux lidars, dotés de rayons lasers, le véhicule détecte les situations d’urgence ou les obstacles comme les piétons qui traversent en dehors des passages cloutés. Mais son but est également d’améliorer les systèmes d’aide à la conduite dans les véhicules classiques, tels que l’anticollision ou la technologie permettant de faire disparaître les angles morts. Son coût, entièrement supporté par le groupe RATP, n’est toutefois pas communiqué. « Il n’est pas représentatif de l’investissement nécessaire au déploiement d’une flotte de bus autonomes », estime Côme Berbain.

 

Une navette entre Paris et Vincennes

Le groupe RATP, qui a fait des véhicules autonomes, « un axe prioritaire d’innovation » multiplie en parallèle les expérimentations sur des navettes. Des essais sont en cours entre Paris et Vincennes, afin de « créer un service complémentaire où il n’y avait pas de desserte », indique Côme Berbain. Le groupe a également été missionné par la filiale de BNP Paribas, Arval, pour acheminer ses salariés de la gare RER de Rueil-Malmaison jusqu’à son siège. Et une autre expérimentation devrait débuter d’ici la fin de l’année, en collaboration avec la Ville de Paris et Paris2connect, pour mettre en place une navette autonome dans le cadre du projet du quartier d’innovation urbaine pour Paris-Rive Gauche.

 

Mais si, pour le moment, ces expérimentations font figure d’exceptions, « la démocratisation des bus autonomes arrive progressivement », estime le directeur de l’innovation. « Une série de décrets a été publiée en mai et juin dernier. Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir, la réglementation évolue en même temps que la technologie, mais les collectivités semblent partantes pour lancer des expérimentations. Dans le Val de Marne, le Département voyait en tout cas bien l’intérêt d’accompagner ce type de projet. »

 

 

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