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Où en est le programme Action cœur de ville ?

Ecosystème

Ce plan national pour la revitalisation des centres de quelque 222 villes moyennes se déploie depuis trois ans. Rollon Mouchel-Blaisot, son directeur et préfet, en dresse un bilan à mi-parcours.

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Commerces à vendre dans les Vosges © Jean-François Gornet

D’ici 2023, 5 milliards d’euros seront distribués dans 222 collectivités locales de taille intermédiaire, dans le cadre du programme "Action cœur de ville", lancé en décembre 2017 par le ministère de la Cohésion des territoires avec les associations de maires. De Morlaix à Bastia, de Haguenau à Bayonne, jusqu’à Cayenne ou Fort-de-France, l’objectif est de « réinvestir les centres-villes, d’y favoriser le maintien ou l’implantation d’activités, afin d’améliorer les conditions de vie ».

« Les villes moyennes, à taille humaine finalement, sont les oubliées des politiques publiques depuis dix ans, contrairement aux métropoles et même aux zones rurales. Elles sont touchées par l’anarchie commerciale, la dévitalisation des centres-villes et l’étalement urbain, sur fond de paupérisation, de manque d’entretien patrimonial et de désindustrialisation » souligne Rollon Mouchel-Blaisot, préfet et directeur du programme depuis début 2018. Avec quelques contre-exemples, comme Vitré, en périphérie de Rennes, Figeac (Lot) ou Lannion (Côtes-d’Armor) qui ont pu se maintenir grâce à des réussites entrepreneuriales locales.

 

Pas de données sur la vacance commerciale

2,1 milliards d’euros (42 % du total) du plan national Action cœur de ville ont été engagés au 31 décembre 2020. Avec notamment 50 000 logements rénovés (on en trouve près de 400 000 vacants en tout sur ces territoires), qui représentent la moitié des dépenses. Les principaux bénéficiaires sont des communes de moins de 20 000 habitants additionnées à quelques villes plus imposantes : Besançon, Perpignan ou Avignon. « Les maires élaborent le projet, nous, nous mettons en place l’ingénierie, les financements, etc. L’État est dans un rôle, un peu contre nature en France, d’accompagnant et d’apprenant » poursuit Rollon Mouchel-Blaisot. Toujours pas de données en revanche sur la vacance commerciale de ces villes moyennes, qui était de 13 % en 2018, avant que le Procos (Fédération pour la promotion du commerce spécialisé) ne renonce à les publier.

En dehors de l’immobilier, on trouve d’autres choix locaux récurrents : relier la ville au réseau européen de transports (TER toutes les heures de Bergerac à Bordeaux par exemple), rendre accessible les centres-villes en opposition au tout-voiture à essence (mais en l’intégrant intelligemment sans la refuser) et la reconquête des cours d’eau. Les Français, eux, y seraient sensibles selon un sondage de l’Ifop, publié en septembre dernier. Près de 84 % y déclarent préférer vivre dans une ville moyenne plutôt que dans une grande métropole (82 % chez les moins de 35 ans). Un tiers des jeunes actifs souhaiteraient déménager de la grande ville où ils habitent.

Rollon Mouchel-Blaisot se veut optimiste : « Ce maillage de collectivités, assez unique en Europe, est une chance pour le dynamisme économique et social de notre pays ». Avec une inquiétude cependant : celle de voir les centres-villes, petits ou grands en l’éspèce, devenir des « dépotoirs à livraisons », de Amazon à UberEats. « Comme il y a eu un code de la route, il faut un code de circulation dans ces zones. Et on l’a vu avec les trottinettes en location, l’élu local a, en la matière, encore une fois, tout le pouvoir d’agir pour ses concitoyens » remarque le haut-fonctionnaire.

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