Niché dans les hauteurs d’une vallée d’Alsace, le village de Muhlbach-sur-Munster cherche depuis une dizaine d’années à endiguer le vieillissement de sa population. Une problématique bien connue des petites collectivités, que ce village a choisi de résoudre en démontrant que les communes rurales peuvent aussi être à la pointe de la modernité ! Son école élémentaire disposait déjà de tableaux numériques et d’une salle informatique. En 2018, la collectivité est passée au niveau supérieur, en déployant une classe numérique.
Les 39 élèves de son école élémentaire disposent désormais d’une quinzaine de tablettes pour apprendre "d’une autre manière" : la géographie, le calcul ou l’orthographe. Le professeur encadre et anime cette activité hebdomadaire via un PC portable intégrant des logiciels éducatifs et des outils de gestion des tablettes. « L’idée est d’apprendre aux enfants à bien utiliser le support numérique auquel ils seront confrontés tôt ou tard. Ils connaissent bien souvent la dimension ludique des tablettes, la classe numérique les ouvre à d’autres usages », explique Patrick Althusser, maire de Muhlbach-sur-Munster.
L’égalité des chances face au digital
Le "déclic" remonte à 2017 : « Nous avions appris que les collèges du département allaient être équipés en classes numériques, dès la 6e. Dans le même temps, l’appel à projets Écoles numériques innovantes et ruralité (ENIR) soutenait le financement, par les communes, de matériel numérique pour les écoles. Nous nous sommes dits : pourquoi ne pas familiariser nos élèves dès le plus jeune âge à ces outils numériques ? D’autant plus que la moitié des familles de notre commune ne possède pas de tablettes à la maison. Il y avait donc aussi un enjeu d’égalité des chances face au digital », poursuit l’élu.
La commune décide alors de travailler avec le Groupe La Poste pour déployer une classe numérique dans son école. « Comme beaucoup de communes rurales, nous entretenons une relation de proximité avec La Poste, qui nous a présenté son offre e-éducation. Nous y avons vu deux atouts : un matériel fabriqué en France par un partenaire de La Poste (Unowhy) et un service après-vente très pratique, puisque, en cas de problème, il suffit de ramener les tablettes à l’agence postale locale. Le renvoi du matériel est alors pris en charge par La Poste dans le cadre du service de maintenance. Même si nous n’avons jamais eu de dysfonctionnements, il est rassurant d’avoir un contact sur place, surtout pour une commune comme la nôtre qui n’a pas de société informatique à proximité ».
Un élément d’attractivité du territoire
Outre l’enjeu éducatif, Muhlbach-sur-Munster voit en l’e-éducation un levier d’attractivité du territoire. « Il y a dix ans, notre population vieillissait, depuis quatre à cinq ans nous voyons revenir des jeunes couples. Nous avons pour cela développé les commerces, les zones constructibles, une salle de sport, de l’évènementiel… Et cette classe numérique vient confirmer notre image de village vivant avec son époque », conclut Patrick Althusser.
Nos experts précisent… Stéphanie Dupuy-Lyon, directrice du marché Secteur public de La Poste : « Notre offre e-éducation a vocation à s’adresser à toutes les typologies de collectivités, depuis les régions jusqu’aux plus petites communes situées en zone rurale. Notre réseau de proximité est là pour les accompagner tout au long du projet, du diagnostic de départ, à la livraison des équipements, en passant par leur paramétrage, leur mise en service, leur support technique et même leur financement. Nous nous appuyons notamment sur notre direction technique, qui compte 1 500 collaborateurs présents sur environ 200 sites en France. Ces équipes ont déjà opéré, sur l’ensemble du territoire, des déploiements d’outils numériques au sein du groupe, notamment les 100 000 tablettes utilisées quotidiennement par nos facteurs. Cette expérience, nous la partageons aujourd’hui avec les collectivités territoriales. Plus d’une centaine d’établissements ont ainsi déployé des classes numériques avec le Groupe La Poste, soit environ 25 000 tablettes de différents constructeurs, désormais entre les mains des élèves ».