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Benjamin Chevrol, administrateur de l’association Nos Vies Bas Carbone : « Former les agents territoriaux pour donner corps à la transition écologique »

Formation

Créée en 2021, l’association Nos Vies Bas Carbone accompagne les collectivités territoriales dans la sensibilisation et formation de leurs agents aux enjeux de la transition écologique et énergétique. En effet, il s’agit d’un maillon très important dans la réussite des politiques locales. Entretien avec Benjamin Chevrol, administrateur de l’association.

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Quelles sont les raisons qui poussent certaines collectivités à sensibiliser et former leurs agents à la transition écologique et énergétique ?

Benjamin Chevrol: Les collectivités ont aujourd’hui un rôle moteur dans la mise en œuvre de la transition écologique. Mais cette transformation ne peut réussir que si elle s’appuie sur des agents formés, capables de comprendre les enjeux et d’agir au quotidien. Les élus peuvent fixer des objectifs ambitieux (réduction des émissions, adaptation au changement climatique, sobriété énergétique…), mais ce sont les agents qui, sur le terrain, traduisent ces orientations en actions concrètes : dans la gestion des bâtiments, des espaces verts, des mobilités ou encore des marchés publics.


Ces formations répondent donc à un double besoin. D’abord, celui de faire monter en compétences les services, dans un contexte où les réglementations environnementales se multiplient (loi Climat et Résilience, décret tertiaire, loi anti-gaspillage…). Ensuite, celui de faire adhérer les agents à la politique et aux actions mises en place par la collectivité. Beaucoup de collectivités nous disent : « Nous voulons embarquer nos agents dans nos projets ». La formation devient alors un outil d’adhésion et de cohésion interne.


Certaines collectivités, comme Lyon ou Bayonne, s’appuient sur nous pour sensibiliser massivement leurs agents. D’autres, comme le département d’Ille-et-Vilaine, choisissent de former des « ambassadeurs internes » chargés ensuite de relayer la démarche auprès de leurs collègues.

 

Comment se déroulent les ateliers ? Quels sont les thèmes abordés ?

Nous avons conçu une méthode simple, participative et très visuelle. L’atelier que nous animons, baptisé « Inventons nos collectivités bas carbone », repose sur un outil pédagogique low-tech, un jeu de cartes illustrant les différents aspects de nos modes de vie : alimentation, logement, mobilité, numérique, loisirs… Les participants y découvrent les ordres de grandeur des émissions de CO2 associées à chaque activité, et réfléchissent ensemble à la manière de les réduire. C’est une façon concrète de relier les grandes politiques publiques à la vie quotidienne et professionnelle.


Chaque atelier alterne apports de connaissances, échanges et exercices d’intelligence collective. Les agents sont invités à formuler des propositions d’actions adaptées à leur service ou à leur métier : comment rendre les déplacements professionnels moins carbonés, repenser l’usage du numérique, ou intégrer la préservation de la biodiversité dans la gestion des espaces verts, par exemple. Les données que nous utilisons sont toutes sourcées et vérifiables, ce qui est essentiel pour la crédibilité auprès des collectivités.


À Lyon, nous avons combiné cet atelier en présentiel avec un volet e-learning afin de toucher un public beaucoup plus large. Sur 8 000 agents, l’objectif est d’en former 2 000 en présentiel et 6 000 à distance. Ce format hybride permet d’adapter la formation aux contraintes de chaque service et d’instaurer une culture commune sur la durée.

 

Quels sont les résultats observés à l’issue des formations dans les collectivités ?

Il est difficile de mesurer l’impact immédiat d’une formation de ce type, mais les retours sont très positifs. À Lyon, par exemple, 95 % des agents formés déclarent mieux comprendre les enjeux de la transition écologique, et plus de 70 % identifient des mesures concrètes à mettre en œuvre dans leur travail. Nous observons aussi une montée en puissance des relais internes, ces agents qui deviennent, spontanément, des référents ou des ambassadeurs de la transition dans leur service.

 

Ce type de démarche contribue aussi à rendre les politiques publiques plus cohérentes. Une collectivité qui forme ses agents sur ces sujets aligne ses pratiques internes avec ses objectifs externes. Cela renforce la crédibilité des élus et facilite l’adhésion des citoyens. De notre côté, nous avons aujourd’hui la satisfaction d’avoir accompagné aussi bien de grandes métropoles que des villes moyennes et des départements. Et surtout, de constater que, partout, une même conviction s’impose : la transition écologique ne se fera pas sans celles et ceux qui la font vivre au quotidien.

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