Limoges Métropole, la ville de Limoges et l’opérateur d’infrastructures Axione ont rendu public le lancement du projet 5G-SMILE, une expérimentation de réseau privé 5G territorial soutenue par la Commission européenne dans le cadre du programme 5G for Smart Communities. « Ce projet s’inscrit dans une dynamique de développement économique portée par l’amélioration de l’attractivité et l’innovation », explique Gilles Toulza, vice-président de la métropole en charge de la DSI, de la smart city, du numérique et de l’enseignement supérieur. Limoges a donc saisi l’opportunité de cet appel à projets européen pour avancer sur la 5G territoriale, et rejoint ainsi le club très fermé des métropoles s’étant à ce jour lancé dans une expérimentation de ce type (Toulouse, Chartres…).
« Pour nous, l’objectif est de mettre en place une infrastructure 5G privée qui permette aux acteurs publics (ville, métropole, CHU) de développer des usages nécessitant à la fois de la mobilité et du haut débit », poursuit Dominique Astier, directeur général délégué en charge du développement chez Axione, « cela nous offre également l’occasion de démontrer la pertinence d’un réseau 5G privé à l'échelle d’une métropole ».
Précisément, six sites radio seront installés sur le parc d’ESTER Technopole et à proximité du CHU de Limoges. Ils permettront de tester différents cas d’usage dans les domaines de la tranquillité publique (communication voix-données-vidéos pour les forces de police et de secours, coordination optimisée entre acteurs municipaux, nationaux et de gendarmerie), de la santé (facilitation des communications et services connectés au bénéfice du personnel hospitalier, des patients et des visiteurs), de la mobilité urbaine (gestion et optimisation des transports en commun), mais aussi de toute autre initiative nécessitant une infrastructure IoT haut débit (pour la gestion de l’eau, de l’énergie ou encore de la vidéoprotection).
Un projet financé à près de 75% par l’Union européenne
À Limoges, le réseau 5G territorial vient compléter une infrastructure de connectivité qui repose aujourd’hui sur un réseau en fibre optique et sur des projets LoRaWAN en cours. « Cet équipement 5G pourra par exemple nous servir dans la mise en œuvre de deux lignes de BHNS (Bus à haut Niveau de Service) », poursuit Gilles Toulza, « notamment pour remonter des données sur la régularité du trafic et tout ce qui touche aux éléments de sécurité ». Par ailleurs, il faut noter que le projet impliquera des acteurs économiques locaux, comme par exemple la société Cisteme qui interviendra sur l'ingénierie et l’assistance technique.
L’expérimentation doit se dérouler sur trois ans. Après une phase d’études, de conception et de déploiement, la mise en service des premiers sites radio est prévue au printemps 2026. Ensuite, pour Axione, la période d’observation des usages courra sur 18 mois avec en ligne de mire l’objectif de pérenniser (voire d’étendre) l’infrastructure. Côté financement, l’UE apportera 3,7 M€ sur un coût total de 5 M€, soit près de 75%. Le reste sera pris en charge par Axione (1 M€), la métropole (215 000 €) et la ville (21 500 €).
« Nous sommes convaincus que, dans le cadre de projets de territoires connectés, il faut de la fibre optique pour un certain nombre de services, une infrastructure bas débit de type LoRaWAN pour les usages peu consommateurs, et une infrastructure de communication 5G pour adresser les besoins de très haut débit en mobilité », souligne Dominique Astier, « à l’avenir, notre objectif est de dupliquer ce type de projets sur d’autres territoires, sachant qu’une partie des investissements vont être mutualisables, notamment en termes d’ingénierie et d’études ».