Cette rentrée 2025 marque une étape décisive pour l’Université Gustave Eiffel : « Nous achevons la période de restructuration de l’établissement avec le rapprochement de nos cinq différentes écoles », justifie son président Gilles Roussel. L’Université a reçu en début de mois son évaluation du Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Hcéres) et le label DD&RS – Développement Durable et Responsabilité Sociétale. Elle doit à présent se distinguer par son approche différenciante, mener des élections en interne pour renouveler la présidence – Gilles Roussel n’étant pas candidat à sa succession – tout en étant « confronté à l’incertitude politique et budgétaire » (les comptes financiers étant en déficit de 12,8 millions d’euros en 2024). « C’est très complexe d’avoir des missions relevant de plusieurs ministères », reconnaît Gilles Roussel. D’autant que trois grands défis pédagogiques attendent l’Université Gustave Eiffel.
Le premier d’entre eux consiste à déployer une dizaine d’expérimentations co-construites avec des collectivités, dans le cadre d’ExcellencES City-FAB, un programme de France 2030. « Nous avons jusqu’à présent recueilli les besoins des territoires. L’objectif du déploiement simultané est d’analyser et de comparer sur différents territoires les besoins en mobilité, par exemple, et si un projet dans les Hauts-de-France peut s’appliquer ou pas de la même manière en Méditerranée », explique Corinne Blanquart, première vice-présidente de l'Université avant d’ajouter : « Nous évaluons les meilleurs dispositifs d’appui aux politiques publiques. Nous voyons qu’il ne faut pas opposer les Living Lab aux outils numériques, il faut concilier les deux. » L’Université compte porter cette expertise de R&D adossée à un ancrage territorial à l’échelle européenne, en reproduisant cette démarche à des villes de l’UE, avec le projet Pioneer.
Une nouvelle identité pour l’école de géomatique
Les innovations à développer pour l’appel à projet Pôle Universitaire d’Innovation (PUI) de France 2030 représentent un deuxième challenge pour l’Université Gustave Eiffel. « On est très impliqué sur l’adaptation au changement climatique, nous avons un équipement à Marne-La-Vallée, Sense-city, pour tester l’impact des arbres sur les îlots de chaleur », indique Gilles Roussel. L’Université organisera par ailleurs le 16 octobre prochain lors d’une journée dédiée le lancement européen du Troisième Rapport d’évaluation sur le changement climatique et les villes.
Troisième grand sujet de cette rentrée pour l’Université Gustave Eiffel : la formation aux métiers de la ville durable. Pour dynamiser l’intérêt des élèves pour les cursus spécifiques et donner un nouvel élan au secteur de la cartographie, l’Université Gustave Eiffel et l’IGN changent le nom et les ambitions de l’école ENSG Géomatique, dirigée conjointement, en la renommant Géodata Paris. « Cette école n’est pas assez bien identifiée par les étudiants dans le paysage de l’enseignement et de la recherche, alors que l’essor des jumeaux numériques et des données géographiques dans les territoires nécessite des compétences », affirme Gilles Roussel.
L’Université Gustave Eiffel participe avec l’IGN, en parallèle au projet de jumeau numérique du territoire de ce dernier, à un appel à projet France 2030 pour analyser les jumeaux numériques des villes et encourager l’expérimentation de nouveaux usages.