Un quart des Français sont exposés au risque inondation, selon le ministère de la Transition écologique. Pour épauler les collectivités dans l’intégration et la gestion de ce risque, ainsi que dans l’aménagement du territoire, l’IGN consacre la quatrième édition de son Atlas annuel à cette thématique. Publié ce 9 septembre, le document de 90 pages met à profit le rôle de la modélisation et de la 3D dans la compréhension et la prévention des inondations. D’autant qu’il existe plusieurs types d’inondations : par débordement de cours d’eau, par submersion marine, par ruissellement pluvial ou encore par remontée de nappes phréatiques.

L’un des défis premiers des collectivités quant au risque inondation est l’éducation de la population aux bons gestes. « Des comportements individuels – tels que ceux qui continuent à prendre leur véhicule ou à se rendre sur les quais pour regarder les vagues en cas de grandes marées – démontrent que la connaissance des risques n’est pas pleinement partagée et que les bons gestes restent encore méconnus », souligne Swann Lamarche, chargé de relations partenariales à l’IGN sur la prévention des risques, en appelant à s’inspirer de l’exemple du Japon, qui prépare les enfants aux bons gestes en cas de séisme. Pour l’IGN, la cartographie et la 3D sont des « outils qui apportent une réelle plus value dans la compréhension des risques » : « Dire à un habitant qu’il y a un risque que l’eau monte jusqu’à un mètre n’a pas autant d’impact que lui montrer une visualisation où le niveau d’eau arrive sous ses fenêtres », justifie Swann Lamarche.

Modéliser de manière transversale

L’IGN rappelle que « grâce au programme de cartographie LiDAR HD (haute densité) lancé en 2021, il est désormais possible de modéliser de façon très détaillée le parcours des précipitations qui s’abattent sur la quasi-totalité de la France métropolitaine et la plupart des DROM ». L’Atlas montre notamment un modèle numérique du centre d’Avignon pour simuler différents scénarios d’aménagement. « Les capteurs que l’on utilise sont de meilleure qualité. Par rapport aux précédents qui nous donnaient deux points d’information par mètre carré, aujourd’hui on en a dix par mètre carré, et on peut encore aller plus loin », précise Swann Lamarche. Ces technologies permettent ainsi à l’IGN de concevoir le jumeau numérique de la France.

L’enjeu pour les collectivités, auquel l’IGN veut apporter son soutien, est de parvenir à modéliser le risque inondation de manière transversale dans son ensemble. « Quand il y a une inondation, il y a aussi des réseaux d’eau ou d’électricité coupés, ce sont des axes de progrès à prendre en compte », estime Swann Lamarche. De même, les collectivités doivent prévoir une trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (TRACC). Et Swann Lamarche de conclure : « Un événement exceptionnel qui sert aujourd’hui de référence pour l’adaptation du territoire sera certainement commun demain. Il faut pouvoir simuler toutes les éventualités. »

Lire aussi notre dossier sur les risques environnementaux : quels dispositifs de prévention, de détection et d’alerte, dans SCM n°69.