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ACTEE lance "RACINE" afin d’adapter les écoles aux canicules grâce à la low-tech

Adaptation climatique

Le projet RACINE expérimente des solutions low-tech pour lutter contre la surchauffe dans 15 écoles. Objectif : adapter les établissements à la chaleur avec peu de moyens, en impliquant les acteurs locaux. Une expérimentation qui doit durer jusqu’à fin 2026.

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Protections solaires sur l'école de Caudan (Lorient - 56) rénovée en 2024 avec ACTEE. Crédit photo ACTEE. Crédit photo homepage : image générée par IA.

« RACINE est un projet de recherche visant à expérimenter sur le terrain la mise en oeuvre d’une démarche low-tech pour l’adaptation à la surchauffe des écoles », résume Amaury Fievez, chercheur au sein du programme ACTEE, chargé de l’adaptabilité des écoles publiques aux vagues de chaleur. RACINE* se présente sous la forme d’un appel à manifestation d'intérêt (AMI), lancé en mars dernier, qui passe aujourd’hui en phase expérimentale pour tester sur le terrain les solutions low-tech d’adaptation des écoles aux canicules.


« L’AMI a reçu plus d’une quarantaine de dossiers dont 15 lauréats. Ces 15 écoles n’ont pas bénéficié de financement, mais de la formation d’un référent par les services d’ACTEE pour mettre en œuvre la démarche low-tech dans l’établissement », poursuit Amaury Fievez. Concrètement, chaque école a été équipée en juin dernier de capteurs de température, d’humidité et de CO2 afin de mesurer l’efficacité des actions qui vont être progressivement mises en place. Parmi les actions low-tech testées :


- utiliser des brasseurs d’air ou ventilateurs en journée


- garder les fenêtres fermées en journée quand l’air extérieur est plus chaud, et les ouvrir la nuit pour créer une ventilation traversante


- fermer volets, stores ou persiennes dès que le soleil tape


- favoriser la végétation pour créer de l’ombre naturelle (arbres, plantes grimpantes).


- adapter les usages pour limiter la production de chaleur intérieure (éviter d’utiliser le four, lancer le lave-vaisselle le soir)


- migrer vers de salles de classe en fonction de leur exposition au soleil au cours de la journée


Faire mieux avec moins

L’expérimentation va durer jusqu’à la fin 2026. Les premières analyses montrent, avant le lancement des actions, des situations préoccupantes. Les températures dépassent couramment les 30 degrés dans les salles de classe, même hors période officielle de canicule. « Un record à 37°C a été mesuré dans une des écoles », souligne le programme ACTEE. Même dans les écoles équipées de climatisation, des problèmes persistent : systèmes techniques complexes, pannes fréquentes, délais de maintenance prolongés. Et les écoles très récentes (construites après 2019) connaissent aussi des problèmes importants de surchauffe liés à leur conception : grandes baies vitrées non protégées, structures retenant excessivement la chaleur, isolation excessive sans protection solaire (effet thermos).


« Une démarche low-tech peut apporter des réponses à ces enjeux, avec un minimum d’investissement. Car les établissements scolaires doivent faire mieux avec moins », précise le chercheur. « Et outre le choix des solutions techniques, le plus complexe reste l’organisation de la démarche. Il faut définir qui va prendre les décisions et qui va mener les actions (qui ferme les volets, qui ouvre les fenêtres la nuit…) Car les relations humaines forment la base d’une démarche low-tech ». Selon le chercheur : « une difficulté majeure est en effet que le sujet de la surchauffe est noyé entre différents acteurs (collectivités, enseignants, gestionnaires des bâtiments) avec pourtant des conséquences négatives pour tous : factures pour la collectivité, inconfort pour les enfants et les enseignants ».

 

Une méthode en quatre étapes

Dans ce contexte, la démarche promue par le projet RACINE repose sur quatre phases : diagnostic technique de départ ; création d’un groupe de travail (incluant la commune et les services concernés, mais aussi les enseignants et peut-être les enfants comme les parents d’élèves, ainsi que le gestionnaire du bâtiment) ; la mise en place d’actions définies par le groupe de travail ; suivi de plan d’actions et mesure d’impacts.


En perspectives : « nous espérons pouvoir lancer un deuxième AMI RACINE et à terme que le dispositif dépasse le stade expérimental, pour se pérenniser et s’élargir », conclut le chercheur.


* RACINE signifie : Recherche sur l’Adaptation aux Canicules à l’Intérieur de Nos Écoles

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