La commune de Ville-la-Grand (10 000 habitants, Haute-Savoie) est devenue la première municipalité à opter officiellement pour la plateforme collaborative souveraine Hexagone (lancée en janvier et opérée par Interstis) au détriment de Microsoft 365. « En fait, cette démarche a débuté dès 2020, au moment où nous cherchions un outil collaboratif permettant à tous les services de mieux travailler ensemble, dans une plus grande transversalité, explique Nadine Jacquier, maire de la commune. Après une minutieuse étude de marché, nous avons sélectionné Interstis en 2022, dans un souci très clair de sécurisation de nos données. » Alors que la ville utilisait déjà des outils Microsoft, elle a donc pris à ce moment-là un virage vers la souveraineté numérique. Une orientation qui s’est confirmée par la suite jusqu’à l'adoption de la messagerie BlueMind, en lieu et place d’Outlook.
Il faut savoir qu’Hexagone est un consortium, lauréat d’un appel à projets initié dans le cadre du programme France 2030, qui s’est donné pour objectif de proposer aux administrations et aux collectivités locales des outils informatiques ne faisant appel qu’à des serveurs installés en France, et intégrant des fonctionnalités similaires à celles des solutions les plus utilisées sur le marché (notamment Microsoft 365 ou encore Google Workspace). Interstis est le chef de file de ce consortium qui comprend d’autres éditeurs français : BlueMind, Parsec, Belledonne, XWiki, Tranquil IT et Outscale.
Plus d’une centaine d’agents déjà utilisateurs
« La réflexion que nous avons initiée de passer de Microsoft à d’autres éditeurs est aussi liée à la fin du support de Microsoft Exchange », indique Antoine Quach, DSI de la ville. « Aujourd’hui, avec Hexagone, nous sommes très satisfaits de conserver nos données en France. » La solution est déjà utilisée au quotidien par plus d’une centaine d’agents au sein de la commune. La migration de l’environnement Microsoft vers celui d’Hexagone a bien sûr pris un peu de temps. « La période d'appropriation est forcément assez longue car les habitudes ancrées ont la peau dure, souligne Nadine Jacquier, les usages ont évolué, les échanges de mails ont cédé la place au partage de fichiers et de documents. »
D’un point de vue financier, le changement s’est également avéré fructueux selon la mairie. « Le coût est très inférieur à celui de la solution Microsoft et également en dessous des seuils de la commande publique », indique Barbara Pissard, DGS. Alors que les élections municipales approchent, la commune va marquer une pause dans sa migration vers d’autres briques de la plateforme Hexagone. Mais des projets sont dans les cartons. « Nous étudions la possibilité de passer sur OnlyOffice (proposée par XWiki, NDLR), puis de migrer les écoles sous un environnement Linux », détaille Antoine Quach. Une refonte de la téléphonie fixe visant à passer sous IP est également dans le viseur.
À noter que, pour partager l’expérience de Ville-la-Grand avec d’autres collectivités, Interstis a organisé il y a quelques semaines dans la commune une journée d’échanges sur la souveraineté numérique et la cybersécurité. Environ 80 personnes étaient présentes pour assister aux présentations et participer aux ateliers, notamment des représentants de l’agglomération d’Annemasse, ou encore la Communauté de communes de la Vallée de Chamonix Mont-Blanc. Cette dernière vient elle aussi de lancer un projet similaire.
