Le département d’Indre-et-Loire et Engie Solutions se sont engagés le 25 juin dans un CPEnv (Contrat de Performance Energétique incluant un volet environnemental). « Nous avions lancé en 2019 un CPE traditionnel qui portait sur les 54 collèges du département et quelques bâtiments administratifs », explique Alain Anceau, vice-président en charge de la transition énergétique et de l’aménagement durable, « il reposait notamment sur une meilleure isolation des bâtiments et des chaufferies biomasse plus performantes, mais nous souhaitions aller plus loin ».
Ainsi, dès 2020, le conseil départemental a commencé à travailler sur une feuille de route de sa transition énergétique et écologique, avec un objectif allant au-delà de la réduction des émissions de CO2 pour s’intéresser à l’eau et au vivant. Dans cette perspective, il a mandaté une AMO, produit une étude, puis dressé un cahier des charges contenant des volets techniques, juridiques et environnementaux pour un appel d’offres remporté par Engie Solutions.
« C’est la première fois que nous signons un CPEnv, et cela constitue vraiment une innovation », se félicite Patrick Lanoizelée, directeur de la région Centre chez l’énergéticien, « ce contrat est notamment porteur d’actions en faveur de l’environnement et de la biodiversité, nous nous sommes entourés de spécialistes pour mener à bien cette mission ». Un groupement d’entreprises a en effet été créé (avec Hervé Thermique, SOGEA Centre, SEVAIA, Scoping, Caraty & Poupart-Lafarge et Adev Environnement) pour adresser l’ensemble des problématiques, y compris celles qui sortent du périmètre des métiers d’Engie.
Des objectifs sur l’énergie, le CO2, mais aussi sur l’eau et la biodiversité
Ainsi, avec ce CPEnv, le département se fixe des objectifs dans deux domaines. Tout d’abord, il entend poursuivre le travail engagé en matière de performance énergétique, mais en l’élargissant à 68 autres sites (notamment l’hôtel du département, des centres d’exploitation, des maisons des solidarités, ou encore des monuments historiques comme le château de Chinon ou celui de Loches). Au total, 86 000 m2 sont concernés. « Nous avons prévu l’installation de pompes à chaleur, de panneaux photovoltaïques et d’une centrale de géothermie », détaille Alain Anceau. Précisément, 9 pompes à chaleur vont être mises en place, des panneaux solaires vont être déployés sur 13 sites qui utiliseront l’énergie produite en autoconsommation collective, et la géothermie est prévue sur le centre d’exploitation de Chargé. Ce faisant, Engie vise une réduction de 28,8 % de la consommation énergétique, et de 38,6 % des émissions de CO2.
Parallèlement, le conseil départemental a donc décidé de s’attaquer à des sujets liés à l’environnement. Ainsi, la gestion de l’eau va être améliorée. « Des compteurs, des outils de limitation de débits, des capteurs de détection de fuites et des récupérateurs d’eau de pluie vont être déployés », explique Patrick Lanoizelée, « pour un objectif de diminution de la consommation de 12,6 % ».
Dans le même temps, il est prévu de désimperméabiliser 1 700 m2 de surfaces bitumées (cours des collèges, parkings) afin de limiter le risque de formation d’îlots de chaleur. « Et des actions directement orientées vers la biodiversité font partie du contrat, comme l’installation de haies, de nichoirs, de mares, ainsi que des initiatives favorisant la préservation des chauves-souris, des reptiles, des espaces naturels sensibles », souligne Alain Anceau. Le CPEnv d’Indre-et-Loire a été lancé pour une durée de 8 ans et demi, pour un budget de près de 15 M€.