Depuis fin 2024, Caen la mer propose aux entreprises comme aux acteurs publics un nouvel outil numérique visant à optimiser les déplacements sur le territoire. Développée avec la startup Wever, " Se déplacer à Caen la mer " permet dans un premier temps de récolter et centraliser des données sur les habitudes de déplacements domicile-travail des salariés ou agents. « Une enquête en ligne, intégrant une quinzaine de questions, demande aux salariés ou agents d’indiquer comment ils se déplacent chaque jour (quel mode de déplacement, sur quels créneaux horaires, sur quel parcours ?) ainsi que leur appétence pour les modes de déplacement durables : vélo, covoiturage, transports en commun », résume Julien Milcent, chef de service Prospectives Mobilités, de la communauté urbaine de Caen la mer.
Sur la base de ces informations et en fonction des spécificités de l’entreprise, un algorithme va proposer des solutions individuelles et personnalisées de mobilités, en mettant en avant les modes de déplacement durables. « Comme les préconisations prennent en compte les habitudes de mobilité et les appétences des personnes pour les mobilités durables, les propositions sont ciblées et individuelles, ce qui en renforce l’adhésion. Et l’entreprise peut ainsi élaborer un Plan de Mobilité Employeur (PDME) parfaitement adapté à ses salariés », poursuit Julien Milcent.
Les préconisations de l’algorithme vérifiées par l’humain
Ces préconisations sont générées automatiquement par l’algorithme. Mais elles sont vérifiées par les équipes de Wever et de la communauté urbaine. « Une partie de l’accompagnement est ainsi automatisé grâce au numérique, ce qui va nous permettre de le proposer à plus grande échelle. Mais l’accompagnement humain est maintenu sur une partie du processus, afin notamment de prioriser les solutions et d’en faciliter la mise en place ». Le diagnostic digital n’est ainsi qu’une première étape, permettant de coconstruire un plan d’actions sur 3 ans, avec les équipes de Caen la mer, en intégrant ainsi un suivi et une évaluation dans la durée.
Notons que la plateforme " Se déplacer à Caen la mer " est spécifique à chaque entreprise ou entité publique. Plus précisément, il y a un site web dédié à chaque acteur où il peut consulter l’ensemble des résultats de l’enquête. Ceci sous la forme de tableaux de bord intégrant des cartes et graphiques issus des données collectées. Le site dispose aussi d’un "module de sensibilisation individuel" où les salariés ou agents peuvent visualiser leur bilan d’émissions CO2, la durée des trajets réalisés, les calories dépensées selon les modes alternatifs à la voiture, etc.
Enfin, côté collectivité, elle dispose d’outils de visualisation et de comparaison des données. La plateforme permet ainsi « d’effectuer une comparaison territoriale pour identifier les dynamiques collectives et orienter les politiques publiques en fonction des besoins des usagers », indique Caen la mer. « Les données de la plateforme sont complémentaires aux enquêtes origine-destination et nous permettent de faire des focus sur certaines zones, par exemple autour d’un hôpital ou d’un site d’entreprises », précise Julien Milcent.
En perspective : exploiter la plateforme pour identifier les manques dans l’offre de mobilité, notamment les compléments à apporter au réseau de pistes cyclables ou à celui de bornes de covoiturage.
Depuis son lancement, " Se déplacer à Caen la mer " a été utilisé par 26 acteurs, dont deux-tiers d’entreprises. Le coût de la solution est de 60 000 euros par an, incluant la licence, le paramétrage, l’accompagnement et l’hébergement des données. Pour ce projet, la communauté urbaine a bénéficié du soutien financier de l’État à hauteur de 40% via le Fonds Vert (sur 2 ans).