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[Étude] Comment allier aménagement et développement des EnR ?

Energies renouvelables

Le Groupe SCET vient de publier un livre blanc intitulé "Energie et Aménagement, la juste intégration des EnR". La filiale de la Caisse des Dépôts y propose une méthode et des recommandations pour allier aménagement et développement des EnR.

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- Le LCOE, ou coût actualisé de l’électricité (Levelized Cost of Electricity en anglais), est une mesure utilisée pour évaluer le coût total de production d’électricité à partir d’une source d’énergie donnée sur toute sa durée de vie, exprimée en kilowatt heure (kWh). - CAPEX est l’acronyme de «Capital Expenditure» en anglais, traduit en français par «dépenses en capital». Dans le contexte de l’énergie, le CAPEX fait référence aux investissements initiaux nécessaires pour mettre en place une infrastructure de production d’énergie. - Le TRI, ou Taux de Rentabilité Interne (en anglais, Internal Rate of Return - IRR), est une mesure financière utilisée dans le domaine de l’énergie pour évaluer la rentabilité d’un projet d’investissement.

« La transition énergétique est une affaire d’aménagement », estime Emmanuel Verlinden directeur d’étude de Citadia (Groupe SCET) et co-auteur du récent livre blanc "Energie et Aménagement, la juste intégration des EnR". Pourquoi ? « Car les collectivités, comme les aménageurs, ont parfois tendance à lancer des projets EnR de manière cloisonnée. Ces projets gagnent pourtant à bénéficier d’une cohérence territoriale en étant intégrés dans une démarche globale. Or, penser la connexion des projets entre eux et avec le reste du territoire : c’est de l’aménagement ».

 

Afin d’allier aménagement et développement des EnR, le Groupe SCET propose une méthode en quatre étapes. La première est l'"Idéation", qui couvre l'identification des gisements d'EnR (via un plan Climat Air Energie Territorial ou un schéma directeur des énergies). Cette première étape doit aussi permettre d'identifier et d'impliquer les principales parties prenantes.

 

Deuxième étape est la "Conception", qui peut être résumée par : étudier la faisabilité technique et économique de projets à l'échelle du territoire. La troisième étape est la "Réalisation", qui couvre la désignation des partenaires techniques et financiers ainsi que le lancement des procédures administratives, puis des travaux. Enfin, la dernière étape est l'"Exploitation", qui correspond à la gestion sur le long terme des projets et l'identification des évolutions et adaptations possibles.

 

« C’est une méthode qui a fait ses preuves depuis plusieurs années », assure Emmanuel Verlinden. « Ces étapes sont à franchir dans cet ordre, en général sur une durée de plusieurs semaines ».

 

Trois recommandations pour toute la chaîne d’aménagement

Le libre blanc intègre également trois recommandations, visant toujours à allier aménagement et développement des EnR.

 

Recommandation n°1 : Sensibiliser et former tous les acteurs du territoire. Il s’agit ici de favoriser la montée en compétences de l’ensemble de la chaîne d’aménagement. « La formation des différents intervenants dans l’aménagement améliorera la mise en œuvre des projets EnR. La réalisation d’une opération d’aménagement précède l’installation et l’exploitation d’outils de production d’EnR et l’aménageur ignore parfois les prérequis notamment techniques nécessaires à l’installation d’un équipement de production d’EnR ».

 

Recommandation n°2 : S’appuyer sur la prospective pour mettre en place une stratégie énergétique locale. L’objectif est ici de penser les projets sur le long terme, au-delà des besoins en EnR actuels. « Il faut penser à l’évolution des besoins, en intégrant notamment les perspectives démographiques », explique Emmanuel Verlinden. Par ailleurs, en adaptant le dimensionnement des projets EnR aux besoins futurs du territoire, les collectivités pourront ainsi optimiser les investissements nécessaires, souligne la SCET.

 

Recommandation n°3 : S’appuyer sur l’écosystème des SPL et SEM. « Le blocage de projets EnR s’explique bien souvent par des lacunes au niveau du portage de ce projet. Il faut le sécuriser avec une gouvernance adaptée », poursuit Emmanuel Verlinden. Cette gouvernance peut se construire au sein d’une EPL (Entreprise publique locale) ou d’une SEM (Société d'économie mixte), deux types de structures qui constituent « une véritable force pour marier les deux mondes de l’aménagement et des énergies renouvelables. »

 

Selon la SCET, ces recommandations et cette méthodologie s’adressent à l’ensemble de la chaîne d’aménagement, des collectivités aux aménageurs, en passant par la maîtrise d'œuvre. Elles doivent les amener à lancer des projets exploitant prioritairement les ressources spécifiques au territoire.

 

« Certains territoires peuvent être tentés de répondre au plus offrant et ainsi lancer des projets coûtant moins cher aujourd’hui. Mais s’il n’exploite pas une ressource locale ce n’est pas un bon calcul. Par exemple, même si cela coûte plus cher, il peut être pertinent de miser sur la géothermie plutôt que la biomasse, si le territoire dispose d’aquifères », explique Emmanuel Verlinden. « L’objectif est tout de même de développer les EnR de manière durable et résiliente. Et cela passe par l’exploitation prioritaire des ressources locales ».

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