« La température de la Terre augmente, les habitants des villes et des zones urbaines en sont de plus en plus impactés. Et l’eau est aujourd’hui traitée comme un déchet, alors qu’elle représente une formidable opportunité de rafraîchir nos territoires. » C’est de ce constat que sont partis Thomas Lescure, Elsa Lourdeau et Jean-Marc Bouillon pour créer la société "Qui veut rafraîchir sa ville".
La startup s’est spécialisée dans « l’aquapuncture » pour déployer, partout où c’est possible, des micro-îlots de fraîcheur en ville. « Notre stratégie repose sur une méthode innovante, basée sur les images satellites des territoires. Grâce à leur lecture algorithmique à l’échelle du pixel, l’indice d’aquapuncture nous permet de prioriser chaque parcelles cadastrales où l’eau de pluie pourra le mieux s’infiltrer, maximiser son utilité et permettre à la végétation de pousser», précisent les cofondateurs dans un communiqué. « Ce sont ces petites zones de chaque parcelle que l’on nomme "points d’aquapuncture ". Notre but est de rediriger naturellement l’eau de pluie vers ces points, pour irriguer les sols afin d’y planter des arbres ».
Des zones de végétation qui diminuent le risque d’inondations
Ces micro-zones de végétation, ou « îlots de fraîcheur », permettent ainsi de rendre les villes plus ombragées et plus fraîches, et de renouveler l’air. Elles diminuent aussi le risque d’inondations en favorisant l’infiltration de l’eau dans le sol des villes et en désaturant les réseaux.
Les secteurs ciblés sont ceux présentant les températures au sol les plus élevées, ceux ayant la meilleure capacité d’infiltration au sol et l’aptitude à planter des arbres. « L’eau de pluie est la source de fraîcheur la plus accessible et une formidable opportunité d’accélérer l’adaptation des villes par des solutions végétales. Grâce au mariage innovation – nature, nous pouvons tous avoir un impact : pouvoirs publics, monde économique, et citoyens », poursuivent les trois cofondateurs.
Une plateforme mêlant particuliers, entreprises et collectivités
La startup a mis en place une plateforme qui met en mouvement toutes les parties prenantes des zones urbaines : entreprises, particuliers, et collectivités. Les propriétaires et co-propriétaires peuvent participer au rafraîchissement des villes en accueillant un point d’aquapuncture sur leur terrain par exemple, et les particuliers peuvent devenir ambassadeurs, en faisant un don. Les entreprises peuvent, de leur côté, financer des points d’aquapuncture et participer à l’adaptation des villes mais également installer un point d’aquapuncture dans leur propre espace. La plateforme digitale permet, à chacun, d’être en relation avec les autres compétences pour agir à son échelle et accélérer l’adaptation de son territoire.
Et si le fonctionnement de Qui veut rafraîchir sa ville est local et favorise un travail de proximité, l’objectif à moyen terme est le développement d’un réseau de filiales, pour que cette approche devienne un nouveau « mode de ville ». « Les villes font face à un défi immense, qui peut paraître insurmontable. Loin de se sentir dépassés par l’ampleur de la tâche, nous avons la certitude qu’il s’agit avant tout d’une multitude de micro-projets à mettre en œuvre pour obtenir des résultats déterminants, à la hauteur des enjeux », soulignent les cofondateurs.