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L’Observatoire du THD devient celui de « la transition numérique des territoires »

Transition numérique

Alors que le déploiement de la fibre entame sa dernière phase, l’Observatoire de la transition numérique des territoires (ex-Observatoire du THD) a été présenté à l’occasion du TRIP de printemps de l’AVICCA, devant un large parterre de collectivités et d’acteurs de la filière. Retour sur cette nouvelle mouture de l’Observatoire* avec l’un de ses principaux artisans, Pierre-Michel Attali, Vice-Président de la Commission Réglementation et Régulation d’Infranum et président de Smart World Partners.

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L'Observatoire annuel du Très Haut Débit devient l’Observatoire de la transition numérique des territoires. Qu'est-ce que cela dit de la vision que porte l'écosystème sur ces activités ?

Pierre-Michel Attali : Depuis une dizaine d'années, la filière a d’abord été embarquée à la réalisation du Plan France Très Haut Débit (PFTHD) et donc le déploiement des réseaux FTTH à très grande échelle. Nous avons aujourd’hui atteint un taux d'éligibilité en FTTH de 86 %, ce qui n’est pas très loin du but initial, même s'il subsiste encore pas mal d'obstacles.


Maintenant l'objectif, en tout cas pour InfraNum, est d’aller au-delà de l’infrastructure et d'accompagner les collectivités dans leurs projets de territoires connectés et durables, notamment autour de la sobriété numérique, des problématiques de sécurité publique (vidéoprotection) ou encore de la mise en œuvre de bornes de recharge pour les véhicules électriques.


Nous passons donc d'une phase purement " infrastructure" à une phase d'appui à la transition numérique des territoires. C'est pour cela que nous avons élargi la thématique de l'observatoire qui, au-delà du très haut débit,porte maintenant sur toute la transition numérique des territoires.


Vous appelez dans cet observatoire à une refonte du Pacte de la fibre. Sur quelles bases peut se refonder ce pacte ?


Les bases sont multiples. Pour l'instant, nous nous appuyons sur des modèles lancés au démarrage du Plan France Très Haut Débit, dans les années 2015. Ceci notamment pour la partie tarification des offres de gros qui sont proposées sur les réseaux d'initiative publique.


Maintenant, nous découvrons petit à petit les problématiques. Certaines datent déjà de quelques années, d'autres sont plus récentes. Il y a notamment des problématiques autour de raccordements complexes, avec des utilisateurs qui ne disposent pas de fourreaux pour être raccordés. Cela nécessite du temps et des coûts potentiellement élevés. Il y a également des problématiques plus récentes d'inflation qui grèvent un peu les modèles. Enfin, il se rajoute aujourd’hui la problématique de la résilience des infrastructures qui est vraiment cruciale.


Nous découvrons ces problématiques progressivement. Et aucun financement spécifique n'était anticipé. C'est pour cela que nous appelons à une refonte du Pacte de la fibre, notamment pour les zones rurales.

 

Dans les nouveaux horizons de la filière, il y a pas mal d’éléments qui touchent les collectivités, tels que les territoires connectés et durables, les bornes de recharge …. Quelle est la part des projets dans les nouveaux horizons en termes de projection de chiffres d'affaires ?


Nous avons essayé, dans le cadre de l'observatoire de cette année, d'avoir effectivement une analyse du chiffre d'affaires potentiel que pouvaient représenter les projets de collectivités de 2024 à 2030 pour la filière des intégrateurs. C’est-à-dire pour ceux qui vont concevoir ces réseaux, qui vont les déployer et qui vont éventuellement les exploiter. Ceci en essayant d’être le plus précis possible. Par exemple, pour les bornes de recharge électriques, il faut faire abstraction du coût spécifique des bornes, qui concerne plutôt les fabricants et pas forcément dans la filière InfraNum.


Ces projets de territoires représentent aujourd’hui de l'ordre de 5 à 10 % du chiffre d'affaires des intégrateurs. Nous n’avons pas étudié toutes les typologies de solutions, mais juste trois briques : l'IRVE (Infrastructure de Recharge de Véhicule Électrique), la vidéoprotection et les réseaux IoT qui sont la base des territoires connectés et durables. Notre spectre est donc très limité.


D’ici 5 à 6 ans nous estimons que le chiffre d'affaires pour les intégrateurs devrait passer à environ 20 %, uniquement sur ces trois briques. Cela correspond à environ 700 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel à l’horizon 2028/2030. Cela est important à prendre en compte, car l'activité télécoms classique va quant à elle diminuer fortement autour de 3 milliards d'euros. Donc, même si ce n'est pas suffisant, cela est important et significatif.

 

* Observatoire coproduit par Infranum avec la Banque des Territoires et l’Avicca

Télécharger l’Observatoire de la transition numérique des territoires

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