LE MAGAZINE DES VILLES ET DES TERRITOIRES CONNECTÉS ET DURABLES

[Étude] : Le photovoltaïque est l’EnR N°1 dans les territoires en 2023

Energies renouvelables

Grâce à la multiplication des projets d’autoconsommation collective, le photovoltaïque n’a jamais eu autant le vent en poupe dans les territoires, indique une étude d’Observ’ER. Mais les autres principaux EnR (éolien et hydraulique) stagnent. Résultat : l’objectif de 40 % de part renouvelable dans la consommation électrique en 2030 paraît hors d’atteinte.

Rimg0
Source : Baromètre 2023 des énergies renouvelables électriques en France.

« Le photovoltaïque est la première source d’énergie renouvelable électrique en 2023 en ce qui concerne les nouvelles puissances installées », résume Frédéric Tuillé, responsable des études au sein d’Observ’ER. Cet organisme indépendant publie chaque année un « Baromètre des énergies renouvelables électriques en France », cofinancé avec l’Ademe et la FNCCR. Et dans l’édition 2023 qui vient de paraître, la forte dynamique autour des projets photovoltaïques dans les territoires se confirme. « Le photovoltaïque réalise une très bonne année avec plus de 3 GW nouvellement raccordés. Les hausses du prix de l’électricité sur le réseau électrique et l’engouement toujours plus fort pour l’autoconsommation auront joué un rôle dans cette dynamique », indique Observ’ER.


Depuis 2021, une nette tendance à l’accélération des installations de nouvelles capacités photovoltaïques est observée en France et l’année 2023 marque encore une accélération, indique le baromètre. Elle s’explique notamment par la multiplication de projets autour de l’autoconsommation collective, véritable « figure de proue » du photovoltaïque. « A titre de comparaison, nous ne comptions que 8 opérations de ce type en 2018/2019, alors qu’au troisième trimestre 2023 : il y avait 259 opérations recensées en France métropolitaine, dont 60% portés par des collectivités », poursuit Frédéric Tuillé.


Plusieurs mesures sont venues simplifier et faciliter la réalisation de ces projets : l’ouverture de la moyenne tension aux opérations d’autoconsommation (jusqu’ici limitées à la basse tension), la reconnaissance réglementaire des communautés d’énergie, la clarification du statut de personne morale organisatrice (PMO) ou encore « la fin de l’obligation pour les collectivités de constituer une régie pour de tels projets et ainsi faciliter les concessions et le recours à des tiers investisseurs ».

 

Observ’ER évoque également une baisse des coûts des équipements et l’adaptabilité des solutions aux différentes échelles territoriales, de la petite commune aux grandes agglomérations. Point de vigilance : l’acceptabilité des habitants pour les grandes surfaces au sol utilisées pour les panneaux photovoltaïques. Une acceptabilité qui n’est pas toujours assurée. « Il faut aller de plus en plus vers les installations en toiture », recommande Observ’ER.


La France reste en retard sur ses objectifs

Concernant les autres EnR, l’étude souligne qu’elles ne progressent pas assez vite pour atteindre l’objectif de 40 % de part renouvelable dans la consommation électrique de la France fixé pour 2030 (chiffre inscrit notamment dans La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte). « Cet objectif reste hors d’atteinte », estime l’étude.

 

Car si le photovoltaïque se développe, il n’est qu’en troisième position en termes de puissance (27% de la puissance totale renouvelable), derrière l’hydraulique (37%) et l’éolien (32%). Or, ces deux dernières EnR stagnent. « L’éolien reste toujours confronté à de très longs délais de traitement des dossiers et à un ensemble de contraintes réglementaires qui réduit considérablement le nombre de territoires disponibles pour de nouvelles installations. La filière terrestre peine à dépasser le seuil de 1,5 GW de capacités nouvelles annuelles et le segment de l’offshore accuse un gros retard sur sa feuille de route. »


Concernant l’hydraulique : « Le segment des grands barrages n’offre pratiquement plus de possibilités d’accroissement sur le territoire car tous les sites exploitables ont été équipés au cours du siècle dernier ». Par ailleurs, la production hydroélectrique est impactée par les effets du dérèglement climatique. « La sécheresse exceptionnelle de l’année a marqué le secteur ». Un potentiel de développement a été identifié sur le segment de la petite hydraulique (jusqu’à 12 MW). « Mais trois quarts de ce potentiel ne peuvent être exploités du fait du classement en liste 1 de nombreux cours d’eau ». Cette liste recense les cours d’eau en très bon état écologique ou identifiés comme jouant un rôle de réservoir biologique. Ils ont donc peu de chance de pouvoir être exploités pour de la production hydroélectrique.


Au final : la France n’est donc pas sur la trajectoire qui lui permettra d’atteindre les 40% visés à fin 2030, estime l’étude. « Car le photovoltaïque ne pourra pas répondre à lui seul à cet objectif. D’autant plus que la consommation électrique est amenée à augmenter dans les années à venir, notamment avec la mobilité », conclut Frédéric Tuillé.


Télécharger le Baromètre 2023 des énergies renouvelables électriques en France. 

Le magazine
Contact annonceurs

Christine Doussot, directrice de clientèle
christine.doussot@smartcitymag.fr
Tél. + 33 7 69 21 82 45

RECEVOIR LA NEWSLETTER
Agenda
Vivatech Technology
Du 22 au 25 mai 2024
Les Ateliers du Smart Cities Tour de Noisy-le-Grand
Le 23 mai 2024
Salon de l'Association des Maires de France (AMIF)
Du 28 au 29 mai 2024