Cet AMI constitue une nouvelle étape dans le projet OpenBatignolles. La rénovation de l’éclairage public en était au cœur. Comment êtes-vous passé de l’éclairage à une offre de services data sans limite, allant de la gestion des zones de livraison à la protection de la biodiversité, en passant par l’énergie ?
Geoffroy Boulard: En fait, l'enjeu aujourd'hui dans les villes, c'est la data. Il faut pouvoir collecter cette donnée et la mettre à disposition d'acteurs qui aujourd'hui, avec les évolutions technologiques, sont en capacité de proposer des nouveaux services aux villes. La modernisation de notre éclairage public en Led nous permet à la fois d’obtenir des gains sur la facture de la ville en réalisant des économies d’énergie mais aussi d’avoir un impact environnemental positif. Nous avons voulu mettre à profit ce projet pour installer des outils qui nous permettent de collecter la data urbaine et de l’ouvrir à tous en open data.
Nous avons fait le choix des capteurs de l’entreprise Upciti pour leur approche citoyenne responsable, respectueuse de la liberté. Nous déployons ainsi ces capteurs avec le standard DTPR pour prévenir les habitants de notre démarche et les impliquer dans les usages à créer. Nous mesurons pour le moment le bruit et les flux en ville. (Lire notre article « Paris : le projet OpenBatignolles se déploie autour de l’information citoyenne »)
Pourquoi lancer l’AMI ce 21 juillet 2025 ?
La société PayByPhone a repéré un potentiel dans l’exploitation de nos données et va nous proposer un usage en septembre. Pour nous, ce n’était pas possible de laisser l’exploitation de nos données à un de nos partenaires exclusivement. L’AMI nous permet d’ouvrir le jeu de données pour développer de multiples usages, autres que le stationnement, comme l’attractivité commerciale. Grâce à ces données collectées, il y a des usages à partir de l'IA qui peuvent être très intéressants à développer pour le commerce de proximité.
D’où le lancement de cet AMI à la chambre de commerce et d'industrie de Paris. Il s’adresse aux entreprises, start-up, laboratoires de recherche et opérateurs urbains souhaitant expérimenter de nouveaux services ou outils à partir de ces données. C’est une rencontre entre le public et le privé pour améliorer la qualité de vie en ville, dans un quartier extrêmement dense, à partir d'un réseau de capteurs. Nous allons aussi travailler avec des écoles pour donner la possibilité à des étudiants de travailler un projet dans leur scolarité à partir de ces données urbaines. Cela pourra être avec des étudiants en lien avec la donnée, des écoles d’ingénieurs ou encore des écoles de commerce.
Quelle est la suite du projet ?
Le prochain jalon, c'est faire connaître notre appel à la manifestation d'intérêt auprès des écoles et d'avoir des ateliers d'accompagnement pour des porteurs de projets. Nous avons besoin de collaborer avec les entreprises qui vont investir en R&D sur des innovations dans notre territoire pour les guider sur ce que l’on attend en fonction du regard des habitants. Nous leur présenterons les projets en février prochain avec les modalités de sélection.