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Zones à faibles émissions : des pistes pour améliorer leur acceptabilité

ZFE

Dans un rapport remis au gouvernement fin octobre, la députée Barbara Pompili s’inspire de ce qui a été mis en place dans les pays européens pour améliorer l’acceptabilité des zones à faibles émissions en France. Elle liste 13 recommandations et préconise notamment d’inscrire la ZFE dans un projet global d’aménagement urbain.

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En mai dernier, 86 % des répondants à une consultation du Sénat sur les zones à faibles émissions (ZFE) se disaient opposés à leur mise en place. Tout comme 79 % des professionnels répondants. Des chiffres qui illustrent la défiance du grand public envers ces dispositifs.


Dans ce contexte, la députée Barbara Pompili, ancienne ministre de la Transition écologique, a établi un rapport dans le but d’améliorer l’acceptabilité des ZFE. Ce document, remis au gouvernement fin octobre, s’appuie sur les exemples des pays voisins pour montrer que le dispositif est un succès, ailleurs en Europe. La députée liste ainsi 13 recommandations – complétant les 25 propositions du groupe de travail piloté par France urbaine en juillet dernier - pour rendre les ZFE acceptables.


« Londres a ouvert la voie à des zones d’air pur »

Dans son rapport, elle prend notamment l’exemple de l’Italie, qui a mis en place des zones à trafic limité dès les années 70. A Milan, des ZFE se développent avec une bonne acceptabilité. Même si à Rome, « les réactions sont plus mitigées », pointe le document. Les Pays-Bas, en avance sur les mobilités décarbonées, ont, quant à eux, mis en place des ZFE portuaire et s'orientent vers des zones à zéro émission pour la logistique.

 

« Au Royaume-Uni, grâce à une ZFE ambitieuse, Londres a ouvert la voie à des « zones d’air pur » dans l’ensemble du pays », souligne le rapport, qui regarde, par ailleurs, du côté de l’Espagne. « La réussite des ZFE de Madrid et Barcelone a conduit le gouvernement à prévoir la mise en place de ZFE dans les villes de plus de 50 000 habitants ». En Allemagne, des zones « environnementales » existent depuis 2010 et la Belgique se distingue grâce à Bruxelles, qui dispose d’une ZFE couvrant l’ensemble de la ville et évolue progressivement vers une zone à zéro émission.


Si chacun de ces pays accueille favorablement le dispositif, c’est notamment parce que « les résultats montrent que les ZFE sont un outil efficace pour améliorer la qualité de l’air dans les villes », mentionne le rapport, qui précise les effets néfastes d’une mauvaise qualité de l’air sur la santé. « Cela provoque des décès prématurés, des affections cardio-respiratoires et des maladies telles que l’asthme, ainsi que des naissances prématurées », est-il détaillé.


Autre piste : le retrofit

Pour améliorer l’acceptabilité de ces zones, la députée préconise donc « d’inscrire le dispositif dans un projet global de mobilité et d’aménagement urbain et de lever les obstacles à la mobilité pour les ménages et les entreprises. » Selon le rapport, dans les pays européens étudiés, les Etats apportent des aides pour l’achat de véhicules électriques ou pour les solutions alternatives de mobilité. Autre piste : le retrofit, qui peut être une bonne solution en l’absence d’alternative à la voiture individuelle, ne pouvant être remplacée.


Enfin, Barbara Pompili estime que la ZFE ne pourra être acceptée que si elle est perçue comme utile et équitable. « Un projet co-construit avec les acteurs sera mieux accepté : la consultation du public est essentielle », conclut le document.

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