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Assises Européennes de la Transition Énergétique : agir à la mesure de l’urgence

Evènement

La 26ème édition des Assises Européennes de la Transition Energétique, qui s’est tenue à Bordeaux du 23 au 25 mai, a tenu sa promesse d’apporter des éléments de réponse à ceux qui veulent « Agir ensemble vers la neutralité carbone en 2050 ». Des intervenants de qualité ont partagé leur vision, leurs méthodes et leurs retours d’expérience à travers des conférences, tables rondes, ateliers, serious games, échanges formels ou informels. Retour en images sur quelques moments de cet événement si riche en contenu.

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CONFÉRENCE DES ORGANISATEURS Moment rituel de ces 26èmes Assises : la conférence des organisateurs, réunissant les représentants de Bordeaux Métropole, de la Communauté Urbaine de Dunkerque, du Grand Genève et de l’ADEME. « La place de la collectivités territoriales est devenue centrale » dans la décarbonation du pays, a rappelé Patrice Vergriete, Président de la Communauté urbaine de Dunkerque. Une tendance que l’ADEME confirme par la voix de Boris Ravignon, président par intérim de l’ADEME, qui dénombre pour sa part 489 collectivités engagées dans la transition énergétique, dont 45 nouvelles cette année. Le Grand Genève signale pour sa part que « la partie sociale des enjeux [liés à la transition énergétique] est devenue plus importante ». La Suisse s’apprête par ailleurs à la votation le 18 prochain de la loi climat, qui va inscrire un objectif très ambitieux, avec 3 Mds sur la table au niveau fédéral. Et le canton de Vaud devrait inscrire dans sa constitution l’objectif zéro carbone en 2050. Pour Claudine Bichet, VP à la transition énergétique et au climat, Bordeaux Métropole, il faut bien sûr continuer à travailler sur l’adaptation au changement climatique, mais « il ne faut rien lâcher sur l’atténuation »
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ALLOCUTION D’OUVERTURE « Sortir des énergies fossiles », « réduire notre consommation d’énergie par la sobriété et l’efficacité », « accélérer la production d’EnR » ; Agnès Pannier-Runacher ministre de la Transition énergétique, a rappelé les priorités du gouvernement en matière de transition énergétique, en soulignant que les efforts entrepris ont permis de réduire nos émissions de 2,5 % par an, mais qu’il faut accélérer pour « se mettre sur une trajectoire de réduction à 4 % » qui permettra d’atteindre l’objectif « de 40 à 50 % de baisse d’ici 2030 ». Ravie des résultats du plan sobriété énergétique (« nous avons fait en 3 mois ce que nous n’avions pas fait en 30 ans »), elle a aussi signalé que cette sobriété doit être « un des piliers de notre politique » et qu’il fallait dans ce but s’appuyer davantage sur le numérique, un outil sur lequel nous ne sommes « pas assez mobilisés ». Elle a également appelé à « l’accélération de la production d’énergies décarbonnées, y compris nucléaire ». La ministre a aussi annoncé une « mobilisation sans précédent des services de l’Etat » et la création d’un « nouveau pacte territorial de confiance, qui va transformer les élus locaux en entrepreneurs locaux de la transition énergétique », devenant ainsi les interlocuteurs de référence de porteurs de projets ». © AG
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PLÉNIÈRE D’OUVERTURE 1 « Nous avons un alignement des planètes qui fait peur (canicules, guerre en Ukraine, incendies, sécheresse précoce…), mais qui aide à convaincre les plus sceptiques », a expliqué Nicolas Garnier, délégué général de l’association Amorce en ouverture de la première plénière qu’il a animé. « En Gironde, il y a un avant et un après été 2022, Claudine Bichet, Bordeaux Métropole. Maintenant, il faut faire en 10 ans ce qu’on n’a pas fait en 30. Les coopérations territoriales sont un facteur clé de la mise en œuvre des projets. Cela ne doit pas être une réponse à l’urgence, mais une composante structurelle de nos politiques publiques ». Par ailleurs, des projets tels que les Territoires à Energie Positive, sont « inatteignable dans les limites administratives [de la métropole], il faut le faire au moins au niveau du département ». « La neutralité carbone en 2050, c’est possible, explique Boris Ravignon, président par Intérim de l’ADEME. La sobriété doit s’appliquer à tout : énergie, eau, déchets… L’ADEME est convaincue que la transition énergétique passe par les collectivités locales. Il y a actuellement 780 agents dans les collectivités territoriales qui sont financés par l’ADEME pour bâtir ces politiques ». © AG
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PLÉNIÈRE D’OUVERTURE 2 « La décarbonation fait partie de nos premiers objectifs, explique Sébastien Javogues, VP du Pôle Métropolitain du Genevois français, Grand Genève, mais il faut décarboner et avoir la souveraineté. Nous avons des ressources en commun, telles que la géothermie. Or, comment on partage ces ressources en commun ? ». Le lac Léman, qui apporte du froid, fait partie de ces ressources. Pour sa part, Patrice Vergriete, Président de la Communauté urbaine de Dunkerque, pense que « le prix de l’énergie va augmenter dans le temps. Nous avons tenté de toucher les gens au portefeuille, en leur faisant gagner de l’argent, grâce entre autres aux transports gratuits ». Pour l’agglo de Dunkerque, qui est celle qui perd le plus d’habitants et enregistre un taux de chômage supérieur de 3 points à la moyenne nationale, l’enjeu de l’attractivité n’est pas un vain mot. © AG
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DISCOURS « En juillet 2020, je décrétais l’état d’urgence climatique », explique Pierre Hurmic, maire de Bordeaux. « Bordeaux est placé en zone exposée, et l’été dernier, nous n’avons pas été épargnés, avec des incendies géants, une canicule à 41°, de la grêle… Ces phénomène ne sont pas accidentels ». C’est pourquoi « ce combat, d’atteindre la neutralité carbone, nous l’affrontons, tout en poursuivant la lutte contre le réchauffement climatique ». La ville, qui a multiplié par trois le budget dévolue à la transition énergétique, qui est passé à 40 M€ par an, vient de recevoir le label 5 étoiles de l’ADEME, en sa qualité de « territoire engagé dans la transition énergétique ». « La production d’EnR va fortement augmenter, avec du solaire, des réseaux de chaleur alimentés à 80 % en EnR - a poursuivi l’édile - mais nous devons aller encore plus vite. Le GIEC nous a rappelé qu’il nous reste 3 ans pour inverser la tendance. Et pour cela, nous avons besoin d’un état stratège ». © AG
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TRANSITION ENERGETIQUE Bordeaux Métropole a annoncé pendant les « Assises » la mise en œuvre du projet de solarisation de quatre parkings publics situés sur le territoire Métropolitain représentant une superficie de 26 000 m2, avec plus de 10 000 panneaux PV. Ce projet résulte de l’appel à manifestation d’intérêt lancé par la ville et la métropole en 2021. L’attributaire du marché qui en a résulté est le groupement formé par Néomix, Réservoir Sun et la Banque des Territoires. L’installation bénéficiera de panneaux photovoltaïques double face pour profiter de l’effet albédo (env + 5 % d’énergie supplémentaire) et d’une action de végétalisation des sites. Par ailleurs, Pierre Hurmic ne désespère pas de faire aboutir auprès de l’Etat son projet de tester à Bordeaux la solarisation de la rocade (20 000 panneaux, pour 400 MWh de capacité) ; un projet qui coche la case des EnR et de la loi ZAN, mais auquel les ministères concernés restent sourds. © AG
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TABLE RONDE Table ronde intitulée « Justice sociale et transition énergétique », avec François Gemenne, politologue auteur du rapport du GIEC, Marie Moisan, coordinatrice du programme SLIME+ au Cler, et Jean-Luc Gleyze, président du département de la Gironde. « Si la transition énergétique est présentée comme une somme d’efforts et de sacrifices, personne ne fera d’effort » a expliqué F. Gemenne. Quand on embarquera les plus modestes, on aura réussi la mobilisation ». « S’il y a urgence climatique, il y a urgence sociale » a abondé JL Glayze, rappelant que 14 % des girondins sont en situation de précarité énergétique. « Certains précaires ont entendu l’appel à la sobriété, a commenté Marie Moisan, sauf qu’ils étaient déjà très sobres, ils n’ont donc pas de marge de manœuvre ». Les politiques publiques doivent agir pour réduire cette différence. © AG
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GRANDS TÉMOINS Urgence climatique : comment adapter son territoire à un changement climatique qui s’accélère ? La démarche TACCT (Trajectoires d’adaptation au Changement Climatique des territoires), portée par l’ADEME, fait partie des outils méthodologiques, comme l’ont expliqué, à travers leurs retours d’expérience Lucile Chamayou, du Parc naturel régional des Pyrénées Ariégeoises, Marie Mottot, directrice adjointe du Parc naturel régional du Pilat, Nicolas Bonnet, conseiller communautaire, maire adjoint nature en ville, Clermont Auvergne Métropole etHervé Villard, de la Communauté de Communes de la Vallée de Chamonix-Mont-Blanc, sous la houlette d’Aude Bodiguel, Coordinatrice Adaptation des territoires au changement climatique au sein de l’ADEME. © AG
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LES ATELIERS Encore plus nombreux que les Serious Games, les ateliers ont bénéficié d’un très fort engouement de la part des collectivités participantes. Ces ateliers se décomposaient en plusieurs catégories, telles que la formule « Speed dating », pour mettre en lumière une « grande foire aux initiatives », les ateliers « Challenge », conçus comme un espace de co-création ou encore les ateliers « Inspiration », pour donner un espace au partage d’expérience des collectivités en mode interactif. © AG
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LES SERIOUS GAMES Comment mener à bien une rénovation de maison performante ? Imaginer le mix énergétique français pour 2050 ? Booster son projet territorial 2050 avec les scénarios bas carbone alliant créativité et prospective ? Ou encore, comment aller vers la sobriété avec les Economes éplucheurs de watts ? Autant de sujets sérieux, très concrets, très utiles qui sont abordés de manière décontracté et ludique sous la forme « serious games ». On pouvait aussi en s’amusant « Aider le maire de Ploudelac à rénover son patrimoine vieillissant », « co-construire sa stratégie de résilience climatique territoriale » ou encore s’embarquer dans un Quizz à la recherche de solutions pour massifier les EnR. Ces serious games étaient proposés par des acteurs tels que Doremi, Quartiers Ludiques, Enercoop, Systemik-Impact ou encore Cluster énergies et stockage Nouvelle-Aquitaine pour ne citer que ceux-là. © AG
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VISITE Christophe Raymond, directeur de la société Plaine de Garonne Énergies (filiale d’Engie), a présenté l’installation qui alimente le réseau de chaleur urbain et eau chaude sur la rive droite de Bordeaux (80 bâtiments actuellement, 400 à terme). Cette unité combine l’apport de la géothermie, l’utilisation du gaz en support et, bientôt, de la biomasse, puisqu’une unité de ce type est actuellement en cours de construction. Le forage initial (1700 m de profondeur) ne s’étant pas avéré concluant, cette unité exploite le crétacien, à 1000 m2 de profondeur, qui remonte de l’eau à 45 degrés avec un débit artésien 220 m3 heure. Le dispositif de couverture de l’ADEME a permis de couvrir jusqu’à 90 % du surcoût lié aux forages non aboutis. A terme la quasi-totalité de la chaleur sera produite en EnR. © AG
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