L’écosystème des Civic Tech est foisonnant en France. L’un de vos marqueurs de différenciation, c’est votre positionnement de « réseau social ». En quoi ressemblez-vous à Facebook et LinkedIn ?
Les citoyens et les élus utilisent Facebook pour leur vie privée et LinkedIn pour leur vie professionnelle. Et entre les deux, il manquait quelque chose, un procédé intermédiaire dédié à la vie publique qui utilise les mêmes codes que les réseaux sociaux cités et qui propose des fonctionnalités spécifiques. Avec Ciwik, nous reprenons par exemple les principes de profil, de mur d’actualité, de notification, de messagerie privée... et nous y ajoutons des fonctionnalités. Pour les citoyens, il s’agit du signalement de dysfonctionnements dans la ville, du partage d’idées autour d’un thème et géolocalisées, d’évaluation de propositions citoyennes ou d’actions des élus, d’abonnement aux publications d’une ville pour rester informé, etc. Pour les élus, nous proposons la publication de leurs actions, des sondages, la transparence sur les dépenses publiques, etc.
Certains outils de la Civic Tech, comme les plates-formes de budget participatif, sont principalement utilisés par des métropoles. Est-ce que les villes moyennes, voire les villages, peuvent être concernés par le sujet ?
Souvent, les communes de petite taille ne disposent pas de site internet, sont moins équipées en réseaux sociaux que d’autres, ou n’ont pas de ressources humaines suffisantes pour développer un projet de démocratie participative spécifique. Elles ont donc tout intérêt à s’emparer d’un outil tel que le nôtre, proposé gratuitement aux citoyens ! De plus, nous donnons de la visibilité non seulement au maire mais également à toute l’équipe municipale ; nous mettons en valeur les actions de chacun, par thématique et par quartier. Et c’est cela que les gens attendent et qui fonctionne : la proximité.
Il existe une défiance des français à l’égard des institutions et des élus. Pour preuve, les chiffres du Baromètre de la confiance politique publié en janvier 2017 : 40 % des sondés déclarent que la politique leur inspire avant tout la méfiance, seuls 11% déclarent faire confiance aux partis politiques, 70% déclarent que la démocratie en France ne fonctionne pas bien... Autant d’illustrations d’un dysfonctionnement. Comment la Civic Tech peut-elle le résoudre ?
Les citoyens attendent davantage de transparence sur l’action publique, et c’est ce que nos outils permettent. Les élus peuvent y expliquer leurs décisions, partager l’avancée de leurs engagements, s’inspirer des propositions citoyennes pour prendre des décisions de bon sens... Autant de démarches fédératrices et qui participent à la transparence.
Par cohérence, nous avons pris contact avec l’Afnor afin que Ciwik soit certifié ISO 9001. Cet organisme extérieur va nous contrôler par rapport à ce que nous promettons aux citoyens, s’assurer que notre outil ne dévie pas le contenu qui y est déposé, garantir que nous n’utilisons pas les données personnelles, confirmer que nous sommes apolitiques et qu’il n’y a pas de conflit d’intérêt...
Pour en savoir plus sur les Civic Tech : un dossier sur la démocratie participative et un autre sur la Gestion de la Relation Citoyen sont à lire dans notre magazine #7 du mois d’avril. |