1 800 bâtiments pour une surface globale d’environ 2,1 millions de mètre carrés, c’est le patrimoine bâti de l’Eurométropole de Strasbourg. Pour atteindre une baisse de 10 % de sa consommation d’énergie afin de répondre aux objectifs de son plan climat, tout en s’adaptant au contexte de crise énergétique, la collectivité a choisi de devenir plus sobre. « Notre rapport à l’énergie doit totalement évoluer parce qu’on ne pourra plus consommer demain comme par la passé », souligne Vincent Cognée, directeur adjoint architecture et patrimoine au sein de la Ville et de l’Eurométropole.
Suivre les données de température, d’hygrométrie et de CO2
Vincent Cognée, directeur adjoint architecture et patrimoine au sein de la Ville et de l’Eurométropole |
L’ambition de ces collectivités est donc d’agir à la fois sur la rénovation énergétique, mais également sur l’exploitation et le suivi des équipements et sur l’implication des utilisateurs pour faire évoluer les comportements. Dans le cadre de cette stratégie, l’Eurométropole vient de faire le choix de déployer des capteurs dans ses bâtiments publics afin d’y suivre les données de température, d’hygrométrie et de CO2. « Le plan de sobriété vise à apporter la bonne quantité d’énergie au bon endroit, au bon moment. La pose de sondes au sein des bâtiments permettra un meilleur suivi et contribuera à adapter les températures en fonction de l’utilisation des bâtiments », indique Vincent Cognée.
Pour mettre au point ce système de surveillance, la Métropole a fait appel à la start-up Homeys, spécialisée dans la collecte et l’analyse de données énergétiques des bâtiments. Au total, 800 capteurs ont été déployés depuis le 15 octobre dans 400 bâtiments publics de la métropole : des écoles, des gymnases ou des médiathèques.
« La seule manière pour s’assurer que les systèmes de chauffage sont bien réglés, c’est de surveiller la température des bâtiments. Et quand on sait qu’un degré supplémentaire représente 7 % de la consommation d’énergie, la surveillance prend toute son importance », souligne Henri de Noblens, cofondateur de la startup.
« 15 % d’économie d’énergie en moyenne »
Grâce à une plateforme de monitoring, reliée aux capteurs, la collectivité peut en effet collecter et analyser en temps réel les données mais également sa consommation d’électricité et de gaz. En parallèle, elle peut mettre en place des alertes, qui se déclenchent en cas de dépassement de seuil. « Les collectivités qui ont déjà installé ce type de systèmes réalisent en moyenne 15 % d’économie d’énergie », assure le cofondateur.
La société de 15 salariés travaille aujourd’hui en majorité avec des chauffagistes mais cible en priorité les collectivités. « Dans un contexte où les coûts de l’énergie explosent et où les budgets des collectivités n’augmentent pas, baisser la facture énergétique des bâtiments publics devient un enjeu crucial », estime Henri de Noblens qui envisage de travailler avec une centaine de collectivités d’ici la fin 2023 contre une poignée aujourd’hui.