Le passage des véhicules thermiques aux véhicules électriques est probablement l’un des aspects les plus visibles de la transition énergétique en cours, et l’un de ceux qui aura le plus fort impact en termes d’infrastructure. Aujourd’hui, alors que l’on vient de passer en France le cap des 100 000 véhicules électriques en circulation, on compte 122 000 points de charge, dont 15 888 accessibles « tous publics ». Pas de quoi impacter la production électrique à ce stade. Mais d’ici 2030, la progression rapide que connaît ce secteur devrait porter le nombre de véhicules à 6 millions et le parc de bornes de recharge à 6,7 millions, dont 700 000 publiques et 6 millions privées.
Le véhicule électrique, une composante du smart grid
« Si en 2030 tout le monde recharge son véhicule électrique au même moment, il faudra faire de gros investissements [pour la production et le transport d’électricité], explique Laurent Ferrari, Directeur Clients et territoires d’Enedis. La question, c’est comment faire pour que la recharge se fasse en dehors des heures de pic de demande ». Pour ce faire, il faut que les bornes de recharge puissent communiquer entre elles et avec le réseau électrique. Dans ce schéma smart grid, les véhicules peuvent être récepteurs, mais également, au besoin, fournisseurs d’énergie pour le réseau.
« Avec un pilotage intelligent des bornes, ajoute Jean-Christophe Bonnard, directeur mobilité électrique et THD d’Enedis, six millions de véhicules en charge sollicitent 3 % de la puissance du réseau. Sans pilotage intelligent, cela peut aller jusqu’à 30 % ». Une demande impossible à satisfaire en l’état actuel du parc. L’autre levier pour réguler la demande, de manière plus classique, sera celui des tarifs…