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Réseaux de chaleur : 50 % des besoins des collectivités couverts en 2030 ?

Réseau de chaleur

Alors que la chaleur représente 46 % des besoins énergétiques français, la production de cette énergie de manière renouvelable reste faible. Pour doubler la quantité produite, le réseau Amorce souhaite notamment que les collectivités impulsent une stratégie pour couvrir 50 % de leurs besoins grâce aux réseaux de chaleur.

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Réseau de chaleur Idex de Boulogne-Billancourt ©Arnaud Kehon

« En 2003, nous avons créé le club de la chaleur renouvelable car il y avait une asymétrie totale entre l’électricité renouvelable et la chaleur », contextualise Nicolas Garnier, délégué général d’Amorce. Ce réseau regroupe plus de 1000 collectivités, associations et entreprises engagées dans la transition énergétique et réunit également la Fédération des services énergie et environnement (Fedene) et le Syndicat des énergies renouvelables. Depuis sa création, le collectif a réussi à obtenir la TVA à 5,5 % sur la chaleur renouvelable et la création du « Fonds chaleur », un dispositif financier émanant de l'État qui vise à développer la production de cette énergie.

 

46 % des besoins énergétiques français

Mais aujourd’hui, le constat est le même. « Quand on pense à l’énergie renouvelable, on pense à l’électricité, regrette Nicolas Garnier. La chaleur représente pourtant 46 % des besoins énergétiques français contre 20 % pour l’électricité. » La chaleur renouvelable, produite principalement grâce aux réseaux de chaleur, alimentés par du bois énergie ou via la valorisation de déchets par incinération, peut donc jouer un rôle important dans la transition énergétique. Aujourd’hui, elle ne représente que 23 % de la chaleur consommée. Mais, en s’appuyant sur le « Fonds chaleur », le programme pluriannuel de l’énergie a fixé un objectif de 38 % à l’horizon 2030. Une part insuffisante selon le réseau Amorce qui souhaite atteindre 50 % d’énergie d’origine renouvelable d’ici les 8 prochaines années.

 

50 % des besoins des collectivités couverts grâce à la chaleur renouvelable

Pour cela, l’association ambitionne d’accompagner les collectivités et de faire du lobbying auprès des candidats à la présidentielle. « Plus de 80 % des logements construits entre 2000 et 2021 sont encore chauffés au gaz ou à l’électricité et non pas à la chaleur renouvelable. Nous souhaitons inverser cette tendance », insiste Nicolas Garnier. L’ambition de l’association est donc de demander aux collectivités de mettre en œuvre une stratégie leur permettant de couvrir 50 % de leurs besoins en chaleur grâce aux énergies renouvelables. Dans le même temps, Amorce souhaite que les subventions allouées au fonds chaleur augmentent significativement. « Son budget est d’environ 340 millions d’euros quand les dépenses publiques atteignent 7 milliards d’euros pour l’électricité », assure le délégué général de l’association. Pour atteindre 50 % de chaleur renouvelable d’ici 2030, la production doit en effet être doublée afin d’atteindre 20 Twh par an.

 

Et les investissements dans les réseaux de chaleur sont coûteux. C’est d’ailleurs ce qui explique que la production de cette énergie reste bien en deçà de celle de l’électricité. Pour autant, la chaleur renouvelable présente différents intérêts. « Elle n’est pas victime de l’évolution du prix des énergies et est disponible immédiatement sur le territoire. De plus, elle contribue à la souveraineté énergétique du pays et permet d’assurer un mode de chauffage économique », assure le représentant d’Amorce.

 

(Lire également notre dossier sur les réseaux de chaleur dans SCM N°30)

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