Un des effets du changement climatique est l’intensification des pluies extrêmes, elles-mêmes à l’origine de crues et d’inondations. Face à ce risque grandissant, l’optimisation du réseau d’assainissement va devenir un enjeu de plus en plus important pour les collectivités. Une des réponses « smart » est l’ avaloir connecté. L’avaloir est la partie supérieure des bouches d’égout, située au niveau de la voirie, dont la fonction est justement d’éviter les débordements d’eaux pluviales, en les évacuants vers le réseau d’assainissement.
Sauf que ces avaloirs peuvent s’obstruer avec des déchets ou des feuilles mortes. Il est donc crucial de connaitre leur état de fonctionnement pour éventuellement engager des opérations de débouchage ou de curage. Mais plutôt que d’effectuer des tournées sur l’ensemble des bouches d’égout, afin de vérifier leur état visuellement, l’avaloir connecté intègre un capteur IoT qui va renseigner et même alerté à distance les équipes de voirie sur son état.
« Depuis son smartphone, l’agent peut ainsi savoir sur quels avaloirs intervenir afin d’optimiser sa tournée. Et son application mobile va également afficher la localisation de ces avaloirs nécessitant une intervention », résume Alexandre Boudonne, directeur des opérations chez GreenCityZen. Cette startup, pionnière dans l’IoT environnemental, s’est rapprochée de Sigfox, spécialiste des communications IoT, pour développer ce concept d’avaloir connecté. Après des premiers tests, notamment réalisés à Marseille, la solution passe aujourd’hui « en phase industrielle », indiquent les deux partenaires.
Capteur IoT et application mobile
Baptisée « HummBox avaloir », la solution intègre tout d’abord un capteur IoT. « Il s’agit d’un capteur ultrason renforcé, qui va détecter le niveau de déchet dans chaque avaloir. Il fonctionne sur pile, avec une autonomie d’environ 8 ans, pour un envoi d’informations deux fois par jour », indique Patrick Cason, directeur général de Sigfox France. Il rappelle que le réseau 0G de Sigfox couvre aujourd’hui 92% de la population et près de 86% du territoire français.
La solution intègre ensuite une plateforme de gestion accessible depuis un ordinateur ou un smartphone via une application dédiée. Les agents peuvent y visualiser les taux de remplissage, avec un code couleur, mais aussi accéder à l’historique des données ainsi qu’un un journal des interventions. « C’est un outil complet d’aide à l’exploitation pour faire du monitoring d’avaloirs », précise Alexandre Boudonne.
Les deux partenaires sont en discussion avec plusieurs dizaines de collectivités pour y déployer cette solution. À Marseille, 2000 avaloirs en sont déjà équipés et 3000 autres devraient les rejoindre d’ici 2022.
Lire également notre dossier « Comment adapter la ville et les territoires aux effets du changement climatique ? », à paraitre dans notre numéro 44 (janvier-février).