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Quelle ville en 2050 (étude Audencia et Centrale Nantes) ?

Aménagement du territoire

En 2050, plus des deux tiers de la population mondiale vivra en ville et la température moyenne aura grimpé de 2 à 3 degrés par rapport à l’ère préindustrielle. Pour faire face aux conséquences de ce réchauffement climatique, aux déplacements de populations et à la tension sur les ressources, les villes vont devoir innover. Vinci a confié une étude sur le sujet aux étudiants d’un mastère spécialisé. Les conclusions ont été rendues publiques dans un livre blanc. En voici les grands lignes.

 

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Face au changement climatique en cours et aux divers défis sociaux et économiques qui en découlent, les villes et les territoires vont devoir faire preuve de résilience dans les années qui viennent. Pour y parvenir, il faudra sans doute mettre sur pied des solutions innovantes. C’est pour nourrir sa réflexion autour des enjeux d’adaptation des villes au changement climatique que le groupe Vinci (via sa plateforme de prospective et d’innovation Léonard) a demandé aux étudiants du mastère marketing, design et création (porté par Audencia et Centrale Nantes) de travailler sur le sujet.

 

Après 6 mois de rudes travaux, d’interviews d’experts, d’analyses quantitatives des evolutions et d’examens des solutions existantes, ces derniers viennent de remettre leurs conclusions sous la forme d’un livre blanc. Les propositions formulées dressent les contours d’une ville soucieuse de son environnement, de ses habitants, où l’espace public est réinvesti à travers une collaboration plus étroite entre acteurs privés et publics. Toutes les solutions envisagées sont basées sur l’observation de phénomènes naturels (biomimétisme) et leur adaptation dans un cadre urbain.

 

Des façades et des rues repensées

Par exemple, pour faire face aux fortes variations de températures saisonnières, l’étude préconise des rénovations des façades des bâtiments s’appuyant sur les propriétés régulatrices de la nature, en utilisant notamment trois procédés : les façades végétalisées bioluminescentes (qui améliorent la qualité de l’air et produisent des solutions d’éclairage), les biofaçades en microalgues (qui génèrent un bouclier thermique, prétraitent les eaux usées et améliorent la qualité de l’air) et la peinture thermochrome (qui prolonge la durée de vie des façades et réduit l’influence de la météo sur le confort de vie).

 

La rue peut de son côté devenir un parcours de fraîcheur et de préservation de la biodiversité. En effet, dans cette perspective, les étudiants ont imaginé plusieurs types de solutions : des dispositifs adossés aux arbres se dépliant ou se repliant selon les conditions météorologiques afin d’abriter de la pluie ou du soleil, des espaces de repos et de fraîcheur créés aux arrêts de bus (et réemployant l’eau de pluie pour la pulvériser en brume rafraîchissante) et des lieux ombragés, frais et végétaux (positionnés à la sortie du métro par exemple).

 

Des quartiers et une aire urbaine réorganisés

Pour répondre à l’enjeu de lutte contre l’isolement des individus et la désertion de certains espaces publics, l’étude lance l’idée d’écosystèmes par quartiers reposant sur la création de structures communes : cocons venant se greffer aux bâtiments existants pour créer un espace partagé à l’échelle d’une copropriété, espaces hybrides à mi-hauteur qui peuvent par exemple servir à des jardins botaniques ou potagers, enchaînement de passerelles développant les liens entre immeubles (et utilisant les surfaces créées et les toits pour créer des parcs pour enfants, des espaces sportifs, des terrasses, etc.).

 

Enfin, pour faire face aux vagues de migrations climatiques, le rapport stipule que la ville doit retrouver sa fonction intégratrice et réinventer sa manière de faire société. Plusieurs solutions sont avancées : un nouveau modèle d’organisation urbaine (espace divisé en différentes zones pour favoriser les échanges sociaux), des campus de quartier (qui regroupent écoles, centres de formation et services de proximité) et des bâtiments Lego (imaginés sur le modèle de l’urbanisme transitoire, pour faciliter l’hébergement des migrants). Beaucoup d’idées, parfois surprenantes, ressortent donc de ce livre blanc. Les solutions envisagées alimenteront les réflexions des équipes de Vinci, mais peuvent sans doute aussi inspirer celles des collectivités.

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