Cette fois-ci, c’est Continental qui le dit. Le fabricant de pneus allemand, qui s’est largement diversifié vers les dispositifs de conduite intelligente, a mené une étude auprès de 5000 personnes réparties dans 5 pays* (dont 1000 personne en France). Dans ce qui constitue le 2ème volet de cette « Continental Mobility Study », portant cette fois-ci sur la conduite automatisée, la position gauloise ne varie guère : oui aux aides à la conduite, non à la voiture autonome.
En effet, alors que la Chine caracole en tête, avec 83 % des répondants qui se montrent ouverts aux « bénéfices du véhicule autonome », le Japon suit d’assez loin, à 68 %, et les pays « hors Asie » de l’enquête, encore plus loin, avec 50 % pour les Etats-Unis et 45 % pour l’Allemagne. La France ferme le peloton à 43 %.
Si ce mode de conduite reste perçu comme « utile dans une certaine mesure », une majorité de Français (64 %) concède « qu’elle leur fait un peu peur ».
La peur n’est cependant pas le seul frein. C’est l’inquiétude « de perdre le fun » de la conduite qui prédomine (66 %), plutôt que la « fiabilité de la technologie en elle-même ». Sous entendu : quand on n’est pas soi-même au volant. Plus d’un français sur deux (52 %) rechigne à passer le volant à un tiers, et encore plus à le confier à une intelligence artificielle. Mais ils sont 45 % (peut-être pas dans le même groupe), à juger que la voiture autonome permettrait d’éviter les accidents. Autre point positif : pour 41 % des répondants français, passer le volant à la machine, c’est aussi la possibilité de faire autre chose pendant le trajet.
En attendant, les aides à la conduite sont grandement appréciées. L’assistance au parking comme l’assistance au virage dans les zones urbaines denses sont plébiscitées dans l’étude par 77 % des répondants français.
Consolation pour les promoteurs de la conduite autonome : les français ne sont pas probablement pas irrécupérables, puisqu’ils sont quand même 57 % à vouloir « en savoir plus sur la conduite automatisée ». L’enquête démontre par ailleurs que plus les conducteurs sont au contact de technologies d’aide à la conduite, plus la conduite automatisée gagne en popularité.
Les répondants des cinq pays, malgré leurs différences, convergent cependant sur un point : ils sont 8 sur 10, tous pays confondus, à estimer que le principal frein qui demeure au déploiement des voitures autonomes, c’est les questions réglementaire et de responsabilité en cas d’accident.
* France, Allemagne, États-Unis, Chine et Japon