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Neuilly, première municipalité à se lancer dans le vote en ligne

Elections

La municipalité travaille depuis un an sur une plateforme basée sur la blockchain, pour assurer le cryptage des données et une solution sécurisée. L’idée : pouvoir consulter les habitants sur la programmation culturelle, les travaux de rénovation et, à terme, les élections. De leur côté, des villes comme Drancy testent des applications pour faciliter l’organisation des élections (dépouillement, comptage, résultats).

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Drancy a développé trois applications d'aide à l’organisation des élections fonctionnant sur iPad.

« Nous réfléchissons à des modes de consultation alternatifs. L’idée est de trouver des solutions pour lutter contre l’abstention », confie Jean-Christophe Fromentin, le maire de Neuilly-sur-Seine. La municipalité travaille sur une plateforme basée sur la blockchain Tezos, depuis un an. Mais sa mise en service arrive à point nommé, après l’abstention record des élections régionales et départementales, en juin dernier.

 

« Neuilly vote » est aujourd’hui en phase de test sur un échantillon de population d’une centaine de personnes. Sa mise en service est prévue pour septembre. Mais pour le moment, l’idée est de consulter les 65 000 habitants de la collectivité sur les projets culturels. « Avant d’en faire un outil de démocratie participative, l’objectif est de rassurer la population, tout en testant la technologie et en la faisant évoluer », précise le maire. Pendant un an, la municipalité va donc sonder les habitants afin qu’ils donnent leurs avis sur la programmation cinématographique ou les achats de livres de la médiathèque. Neuilly proposera ensuite aux habitants de s’exprimer sur des sujets plus sensibles, tels que des travaux de rénovation ou les dates de fermeture d’équipements collectifs. Et la question des élections à distance pourrait être abordée d’ici « 3 à 4 ans », envisage Jean-Christophe Fromentin.

 

Les États-Unis, l’Allemagne et les Pays-Bas en avance

La France n’est en effet pas en avance sur le sujet. Neuilly-sur-Seine est d’ailleurs la première collectivité à se lancer dans le vote en ligne. Au niveau international pourtant, plusieurs pays ont sauté le pas. C’est le cas des États-Unis, des Pays-Bas, de l’Allemagne ou de la Lituanie. « La France doit s’y intéresser », affirme le maire de Neuilly, qui estime que, grâce aux retours d’expériences, il n’y a pas de gros sauts technologiques à réaliser.

 

La Ville a d’ailleurs développé son outil en open-source, pour permettre à d’autres municipalités de l’utiliser. « Plusieurs collectivités sont intéressées mais elles attendent que l’outil soit officiellement lancé », précise Jean-Christophe Fromentin. Pour le concevoir, Neuilly s’est rapprochée de l’association Electis, qui a éprouvé son système sur une centaine d’universités. Grâce à la blockchain, la solution est cryptée, c’est-à-dire sécurisée, anonyme mais aussi gérée de manière horizontale par un réseau d’acteurs. « Le fait d’avoir plusieurs contrôleurs permet de s’assurer qu’un administrateur unique ne pourra pas biaiser les résultats. Le fonctionnement est à peu près le même que pour Wikipedia. Si un contributeur publie une fausse information, elle pourra être modifiée par les autres », précise le maire.

 

Un système qui garantit un fort niveau de sécurité même si elle « ne peut être absolue », convient Jean-Christophe Fromentin. La sûreté, c’est d’ailleurs le premier frein à la mise en place de ce type d’outil. Selon le maire de Neuilly, les collectivités n’ont pas encore franchi le pas car la technologie de la blockchain est récente.

 

Trois applications pour faciliter les élections

Du côté de la Ville de Drancy, par exemple, le vote en ligne n’est pas d’actualité. Mais la municipalité commence à intégrer le digital dans le processus électoral. Notamment parce que, lors des dernières élections, les citoyens devaient voter à la fois pour le représentant de la Région et pour les élections départementales. « Au lieu d’avoir 36 bureaux de vote, nous en avions 72 », contextualise David Larose, directeur des systèmes d’information (DSI) de la Ville.

 

La municipalité a donc créé trois applications permettant d’accompagner les personnes dans les bureaux de vote. La première permet de saisir le nombre de votants en temps réel, et ainsi d’éviter d’appeler l’État civil pour l’informer du taux d’abstention, la seconde numérise le dépouillement et la troisième publie les résultats, pour les habitants. « Un des outils recense également les raisons pour lesquelles un bulletin est nul ou les informations sur la procuration », détaille le DSI. Grâce à cela, l’idée est aussi d’éviter les erreurs. « Maintenant qu’elles ont fait leurs preuves, ces solutions seront utilisées à chaque élection », assure David Larose. Mais sans éviter aux citoyens de se déplacer.

 

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