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L’agglomération de Mulhouse roule aux biodéchets

Transition énergétique

D’ici à 2024, Mulhouse Alsace Agglomération va remplacer 44 de ses 130 bus diesel par des véhicules biogaz. Ainsi, la collectivité répond à l’obligation de la loi sur la transition énergétique mais souhaite également inciter plus d’actifs à se déplacer en transport en commun.

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Des bornes de charge lente ont été installés au niveau des places de stationnement de chaque bus pour leur permettre de faire le plein de gaz, la nuit.

Acquérir au moins 50 % de véhicules à faibles émissions dans le cadre du renouvellement de la flotte de transport public. C’est ce qu’impose aux collectivités, la loi sur la transition énergétique depuis 2020. A partir de 2025, ce taux passera même à 100 %. Pour répondre à cette réglementation, l’agglomération de Mulhouse a d’ores et déjà fait le choix de s’équiper uniquement de nouveaux bus roulant au biogaz. D’ici 2024, elle prévoit de remplacer 44 de ses 130 véhicules. « Une unité de méthanisation est installée sur notre territoire, c’est aussi ce qui a motivé ce projet », précise Laura Brun, responsable du matériel roulant et des infrastructures de Mulhouse Alsace Agglomération. Le biogaz provient en effet du processus de méthanisation et est issu de matières organiques. Il est ensuite injecté dans le réseau français et mélangé au gaz importé de Norvège ou de Russie. Impossible donc de les distinguer mais l’achat de « garanties d’origine » permet de soutenir la filière biogaz. C’est ce qu’envisage de faire l’agglomération de Mulhouse, qui souhaite, à terme, transformer la totalité de ses bus.

17 millions d’euros pour l’achat de 44 bus

Dès 2019, l’agglomération, qui compte 280 000 habitants et 39 communes, avait d’ailleurs fait l’acquisition de 5 bus électriques. Mais leur coût, plus important que celui des véhicules biogaz, ne l’a pas incité à s’équiper davantage. Pour remplacer ces 44 bus, Mulhouse Alsace Agglomération engage déjà un budget de 17 millions d’euros. Sans compter les aménagements réalisés sur le site de la société de transports en commun Soléa. « Des bornes de charge lente ont été installés au niveau des places de stationnement de chaque bus pour leur permettre de faire le plein de gaz, la nuit », précise Laura Brun. Une station de compression et des conduites de gaz ont également été mises en place ainsi qu’un atelier de maintenance. Les travaux de raccordement au réseau ont, quant à eux, démarré dès le mois d’octobre 2020. Les techniciens de Soléa ont également être formés et les 400 conducteurs de bus, informés. Au total, plus de 5 millions d’euros supplémentaires ont été investis dans ces aménagements.

Simplifier l’accès aux transports en commun

Pour la collectivité, ces acquisitions confirment la stratégie entreprise en matière de mobilité. Dès 2018, Mulhouse Alsace Agglomération était en effet un des premiers territoires français à s’équiper d’une plateforme de MaaS [Mobility as a Service], permettant de combiner tous les modes de transports en commun existants. « Cet outil, appelé Compte mobilité, a pour but de simplifier l’accès aux différents modes de déplacement », précise Laura Brun, qui confie que « le nombre d’utilisateurs a toutefois peu évolué depuis sa mise en place. » Son objectif principal : capter une partie des automobilistes, via des parkings relais, afin de les inciter à prendre le tram ou le vélo. Avec ses nouveaux bus, la collectivité espère surtout convaincre davantage d’actifs. Elle a notamment fait appel à huit artistes de l’agglomération pour améliorer le design de ses véhicules. En s’équipant ainsi, Mulhouse joue également sur son image et son attractivité.

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