Un gigawatt de puissance électrique (soit 100 mégawatts de plus qu’un réacteur nucléaire comme ceux de Fessenheim), entre 60 et 80 éoliennes géantes (une demi tour Eiffel de hauteur au bout des pâles levées), un chantier gigantesque ; tout dans ce projet du parc éolien en mer, qui est appelé à voir le jour à 32 km au large du Cotentin, est superlatif. Après près d’un an de débat public, parfois houleux, la procédure de mise en concurrence pour choisir l’entreprise qui va construire et exploiter ce parc d’éoliennes a été lancée en janvier 2021. Parmi les nombreux candidats qui ont répondu à l’appel d’offres pour déployer et opérer ce projet, qui est le 4ème et Normandie et le 8ème en France à se lancer, six entreprises ou groupements (1) ont été retenus par le gouvernement.
Cette procédure de dialogue concurrentiel, issu de la Loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), vise « à réduire les coûts des projets et à sécuriser leur réalisation, en donnant la possibilité aux candidats d’améliorer leurs offres au cours de la procédure », comme l’explique un communiqué du Ministère de la Transition Ecologique. Ce dialogue entre l’Etat et les candidats permettra d’élaborer un cahier des charges qui devra intégrer les conclusions du débat public, notamment en matière d’impact sur l’environnement, sur les activités de pêche et sur les retombées économiques locales. Le lauréat sera connu en 2022, et la mise en service du parc est prévue pour 2028.
L’énergie éolienne est appelée à prendre une part croissante dans le mix énergétique de la France dans les années qui viennent. L’objectif fixé par la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) est d’atteindre une capacité de installée de production en mer de 2,4 gigawatts (GW) en 2023 et de 5,2 GW et 6,2 GW en 2028.
(1) Eoliennes en Mer Manche Normandie (société de projet d’EDF Renouvelable et de Maple Power), Iberdrola Renovables France, Ocean Winds (ENGIE et EDPR), Shell, le consortium formé par les groupes Total et RWE, le consortium formé par Vattenfall, wpd et la Banque des Territoires.