Les data center représentent 17 % de l’empreinte carbone des technologies. Les données qui y sont stockées proviennent de smartphones, de logiciels, ou encore d’objets connectés. Avec notamment l’essor des capteurs dans les smart cities, le phénomène prend de l’ampleur, c’est pourquoi les acteurs du secteur développent des solutions pour réduire leur empreinte carbone. Parmi les bonnes pratiques à adopter : réinjecter la chaleur générée par les serveurs dans les réseaux de chaleur urbains et refroidir les salles informatiques en utilisant l'air extérieur.
Le projet de recherche DATAZERO, financé par l'Agence nationale de la recherche, s’intéresse à cette problématique du "verdissement" des centres de données. « Les data centers actuels sont très énergivores car les serveurs sont allumés en permanence. De plus, le réseau électrique auxquels ils sont raccordés sont essentiellement alimentés par du nucléaire ou de l’énergie thermique » indique Jérôme Lecuivre, responsable R&D chez Eaton, entreprise partenaire de DATAZERO. Le programme a permis de travailler sur la neutralité énergétique des infrastructures et la production locale d’énergies renouvelables (EnR). « On peut stocker cette énergie sous forme de batteries lithium-ion, provenant de l’industrie automobile, mais également de piles à hydrogène » poursuit l’expert.
Gestion et usage des EnR
Eaton a développe des solutions de gestion de l’énergie, de sa production à son utilisation, en passant par son stockage. « La difficulté, c’est de gérer les variations énergétiques et de prédire la production », souligne Jean-Marc Pierson, chercheur à l'IRIT (l’institut de recherche en informatique de Toulouse), autre partenaire de DATAZERO. Ce programme de recherche s’est donc penché dans un premier temps sur le dimensionnement des infrastructures EnR, afin qu’elles correspondent bien aux besoins des datas centers, puis dans un second temps sur la robustesse des logiciels de gestion afin de prendre en charge l’instabilité énergétique.
DATAZERO intègre par ailleurs la question du refroidissement des salles informatiques dans son projet. Au-delà de l’injection d’air, les chercheurs envisagent d’utiliser une partie des EnR pour produire de quoi refroidir les espaces.