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Elections municipales : quelle place pour le numérique?

Elections
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Laurent Sicart, directeur général délégué et président du comité villes et territoires de Syntec Numérique.
Les villes moyennes sont plus en pointe qu'on ne le croit

Ce mercredi 22 janvier était organisé à Paris une matinée de réflexion sur la place du numérique dans les élections municipales de 2020, dont le premier tour a lieu dans quelques semaines. L’occasion d’échanger sur le sujet avec Laurent Sicart, directeur général délégué et président du comité villes et territoires de Syntec Numérique.

En quoi ces élections municipales se différencient-elles des précédentes ? Le numérique y tient t-il vraiment une place particulière ?

Je serais tenté de dire oui et non. Il y a quelques années encore, le numérique au service du territoire était un élément de marketing politique visant à ce que les majorités municipales en place se différencient des autres en montrant à leurs administrés que leurs villes étaient en pointe sur le sujet. Mais il y avait beaucoup de mots sans que les actions soient menées à leur terme. Aujourd’hui, bon nombre de projets sont concrétisés. Les usagers ont pu voir au quotidien les bienfaits du numérique, dans des usages très variés. Le numérique au service des territoires est devenu un sujet majeur même si les enjeux liés à l'environnement sont nettement plus mis en avant par les candidats. Mais les deux sont liés, le numérique étant un vecteur essentiel de l'amélioration de la qualité de l’environnement.

 

C’est donc rarement le numérique stricto sensu mais en lien avec d’autres sujets...

Suite au Grenelle de l'environnement par exemple il y a eu la mesure de la qualité de l’air dans des écoles primaires avec des capteurs IoT [l’Internet des objets, ndlr] par exemple. Dans le champ de la démocratie participative aussi, avec des applications sur téléphone qui permettent aux citoyens de donner leur point de vue sur des aménagements précis. Où dans l’intermodalité des moyens de transports : l’usager peut, grâce à une application, faire un trajet sans coupures avec tram, bus, vélo en libre-service, covoiturage, etc. C’est une réalité quotidienne alors qu’on a tendance à oublier que ça l'était beaucoup moins il y a encore cinq-six ans. On sent une vive accélération, mais le plus important reste à venir.

 

On arrive donc à impliquer le citoyen ou au moins on essaie. Mais arrive-t-on à impliquer les services municipaux ou intercommunaux ?

Globalement, je trouve qu’au sein des services, il y a un appétit du digital qui est plus fort qu'on pourrait croire. Même s’il y a des inquiétudes sur la formation, la compétence ou le risque de dépréciation voire de perte de l'emploi qualifié. Là aussi, je pense que les choses se sont vraiment accélérées. Prenez un syndicat intercommunal de collecte d'ordures ménagères. Vous avez désormais la possibilité de tracer la collecte des déchets ménagers, de piloter à distance le niveau de remplissage des bennes à ordures, etc. Et cet usage de l’IoT ne va pas à l’encontre d’emplois un peu moins qualifiés.

 

La taille de la commune détermine-t-elle la place du numérique ?

Je connais de grandes villes, en France comme à l’international, qui ont vraiment une stratégie très volontariste avec une mise en œuvre de moyens financiers publics importants. Je connais aussi de grandes villes qui sont moins en pointe sur le sujet, quoi qu’elles en disent. Mais à l'inverse, je vois nombre de villes moyennes qui veulent se différencier par le numérique. Qui veulent montrer à leurs administrés qu’on peut être une ville moderne tout en étant une ville de province de 20 à 40 000 habitants.

 

Dans quelles villes par exemple ?

Si l’on prend le Sud-Ouest, où j’ai travaillé auparavant [chez Orange, ndlr], la ville de Narbonne est en pointe sur la mesure de la qualité de l'air dans les écoles, dont je parlais tout à l’heure. Carmaux, 18 000 habitants, a aussi fait des choix forts dans le domaine de l’IoT [du WiFi public à la gestion en ligne des cantines, ndlr]. Lancée en 2015, "Perpignan dans la poche" est elle une application qui permet à l'usager accéder à l'information municipale, de lancer des formalités administratives. Elle existe maintenant dans d’autres grandes villes, comme Nantes ou Bordeaux. Les villes moyennes sont souvent plus en pointe qu'on ne le croit. Et c'est bon signe. Ça veut dire que l'usage du numérique a irrigué les campagnes comme les grandes villes.

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