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Musées : comment intégrer les nouvelles technologies ?

Ecosystème

Les nouvelles technologies font leur incursion dans les musées et les lieux de culture. Mais comment les intégrer avec une réelle valeur ajoutée ? Diane Dubray, curatrice du programme de conférences du salon Museum Connections - dont la dernière édition s'est déroulée les 15 et 16 janvier derniers -, qui accompagne depuis 25 ans les musées dans la valorisation de leur collection, apporte des pistes de réflexion.

Quelle est aujourd'hui la place du numérique dans les musées en France?
La numérisation des collections des musées n'est désormais plus une question. Elle a été entamée il y a quinze ans. C'est même une directive du ministère de la Culture. Pour les acteurs publics, c'est une obligation, afin de rendre accessible ce patrimoine à tous les publics : ceux qui sont en situation de handicap, ceux qui ne peuvent pas se déplacer, ceux qui ne penseraient pas à se rendre au musée, etc. De plus en plus de musées utilisent également de nouveaux outils pour enrichir l'expérience des visiteurs.

 

En quoi ces nouveaux outils améliorent-ils la visite ?
La palette d'outils disponibles est très large : écrans, vidéos, audioguides, VR, réalité augmentée, espace games interactifs... Ils offrent une autre approche d'une exposition, multi-sensorielle, et aide à comprendre son contenu différemment. Ils permettent également d'avoir un rapport plus individuel à une œuvre, ou même d'intéresser de nouveaux publics à l'art. Le Musée d'histoire naturelle de Toulouse a par exemple mis en place des audioguides en RFID qui apportent un vrai plus à la visite. Le contenu se déclenche à mesure que l'on progresse dans l'exposition, il est non guidé, très personnalisé et offre une tout autre expérience. Autre exemple, au Musée d'histoire naturelle de Paris, une cabine de réalité virtuelle a été installée. On y visionne un film qui retrace l'histoire de l'évolution, avant d'aller visiter le musée et sa scénographie du 19ème siècle. Il y a un réel dialogue entre cette cabine numérique et la galerie et ses animaux empaillés.


Quels sont les freins à l'intégration de ces technologies par les collectivités et comment les lever ?
Les barrières peuvent être de plusieurs ordres. Budgétaire tout d'abord. Dans le cadre de la numérisation des œuvres, se pose la question de l'ouverture des données : rendre accessible à tous des œuvres nécessite de soulever des licences de propriété intellectuelle, ce qui coûte parfois très cher. Les outils numériques peuvent également représenter un coût important. Il peut être intéressant d'y avoir recours pour des expositions temporaires, et non permanentes, et donc de louer le dispositif. Il faut savoir adapter son business model. De plus, certaines technologies ne sont pas accessibles à tous les publics. Ce manque d'inclusion peut freiner les collectivités qui cherchent justement à accroître la portée de leurs oeuvres. Il faut aussi être particulièrement vigilant quant à la pertinence de l’outil numérique. Au maximum, il doit être intégré à l'exposition et ne pas constituer un élément à part. Il doit être utile, raconter une histoire parallèle. L'idée n'est pas de prostituer le contenu créé par le conservateur pour attirer un public qui ne serait là que pour l'outil numérique et qui en oublierait les œuvres.

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