Depuis quelques années, les expérimentations sur les voitures autonomes pour le transport public ou privé se multiplient dans le monde, et particulièrement en Europe, en attendant que les évolutions technologiques et réglementaires permettent leur généralisation. La France est d’ailleurs en bonne position dans cette compétition internationale grâce, notamment, aux travaux de l’institut VEDECOM. Cet ITA - Institut pour la Transition Énergétique - cherche à développer des solutions pour une voiture autonome non-polluante et à moindre coût. Objectif : réduire l’émission de CO2, diminuer le coût du véhicule, mais aussi réduire les contraintes en créant, par exemple, une route sur laquelle l’automobiliste n’a plus besoin de s’arrêter pour recharger son véhicule électrique. Aujourd’hui les voitures électriques sont chères et ont peu d’autonomie. VEDECOM tente donc d’analyser les mobilités des utilisateurs afin de leurs proposer des solutions plus pertinentes.
L’institut dispose du soutien du conseil régional d’Ile-de-France, qui veut répondre à la problématique “du dernier kilomètres”. « Nous souhaitons faire de l’Ile-de-France un véritable laboratoire avant-gardiste des nouvelles mobilités pour résorber les fractures d’une région dynamique, réconciliée et respectueuse de l’environnement » explique Stéphane Beaudet, vice-président chargé des transports au conseil régional d’Ile-de-France. Selon lui, le véhicule autonome et électrique offre des solutions intéressantes pour limiter les problèmes de transports et les coûts.
Datas, voitures autonomes, recharges par induction
En début d’année 2017, la RATP a testé, en partenariat avec VEDECOM, un minibus sans chauffeur à Paris, circulant sur le pont Charles-de-Gaulle entre les gares d’Austerlitz et de Lyon. Plus de 30 000 voyageurs ont pu expérimenter gratuitement ce véhicule. Depuis, les tests se sont multipliés à différents endroits en Île-de-France. De Saclay à Issy-les-Moulineaux en passant par Rambouillet, le transport en navette autonome est de plus en plus mis en application en Île-de-France.
Mais la route est encore longue pour une application des voitures autonomes dans notre quotidien. Leur coût reste particulièrement élevé. Les batteries, les émetteurs ou encore les capteurs prennent beaucoup de place dans la voiture ; la plupart du temps, ils sont dans le coffre, ce dernier devenant inutilisable. C’est un enjeu, parmi d’autres, que doivent relever les organismes de recherche tels que VEDECOM.
L’institut travaille sur de multiples projets pour améliorer les conditions de conduite des usagers. Il tente, par exemple, de développer une solution qui permettra de ne jamais descendre d'une voiture électrique pour la recharger : il s’agit d’un système de plaques à induction qui charge le véhicule lorsqu’il roule. VEDECOM s'efforce par ailleurs de créer une gigantesque base de données dans le cadre d’un projet nommé Moove (Monitoring Outillé pour le Véhicule dans son Environnement) : pendant 2 ans, six voitures ont fait le tour de l’Europe afin de récolter un maximum d’informations permettant des avancées considérable dans l’analyse du comportement des voitures sans chauffeur.
Soutenu par les collectivités territoriales de Versailles Grand Parc ainsi que par le conseil départemental des Yvelines, l’institut installera prochainement ses nouveaux locaux au sein du cluster des mobilités innovantes du site de Versailles Satory.