Un réseau de chauffage urbain alimenté intégralement par des énergies renouvelables. C’est le projet de Lunéville, en Meurthe-et-Moselle, qui compte 19 000 habitants. «Une première en France pour un réseau de chaleur de cette importance», assure la commune dans un communiqué. L’idée : utiliser du bois-énergie pour chauffer les infrastructures publiques, privées ainsi que les habitations.

Pour se faire, Catherine Paillard, la maire, a signé le 10 octobre un contrat de délégation de service public d’une durée de 25 ans avec Dalkia. Cette filiale du groupe EDF, spécialisée dans les services énergétiques, qui investit et développe les énergies renouvelables et de récupération, chapeautera les différentes étapes de la construction, le financement mais également l’exploitation de ce nouveau réseau de chaleur.

Du bois situé dans un rayon de 100 kilomètres

Cette chaufferie biomasse, d’une capacité de 8,5 MW, utilisera près de 16 000 tonnes de bois-énergie de type plaquettes forestières, provenant de forêts situées dans un rayon inférieur à 100 kilomètres. Pour compenser les émissions de CO2 liées au transport de cette biomasse, une plantation de 2 à 3 hectares de forêt sera, en parallèle, réalisée sur le territoire de la commune, en partenariat avec l’entreprise Stock CO2, qui propose des compensations carbone locales aux entreprises et aux collectivités.

Un réseau de canalisations de près de 12 kilomètres sera également construit à partir de janvier 2023 et permettra, à terme, de délivrer du chauffage et de l’eau chaude à plus de 50 structures. Parmi elles : des bâtiments publics et privés, des établissements de soins, des lycées, collèges ou écoles mais également des logements collectifs.

21,8 millions d’euros investis

« Grâce à ce réseau de chauffage urbain, plus de 8 000 tonnes de CO2 seront évitées chaque année », assure la Ville. Soit l’équivalent de 3 300 véhicules retirés de la circulation. Dans le même temps, « les abonnés bénéficieront d’une TVA réduite de 5,5%, du fait de l’utilisation de plus de 50% d’énergies renouvelables. Ce qui offrira un prix stable et compétitif dans la durée. »

Au total, 21,8 millions d’euros seront investis par Dalkia dans ce projet. Un investissement soutenu par le fonds chaleur de l’Ademe à hauteur de 6,9 millions et par le dispositif des certificats d’économies d’énergie, attribués aux particuliers, entreprises ou collectivités qui réalisent des travaux dont le but est de générer des gains énergétiques. La mise en service officielle de ce nouveau service est prévue en septembre 2024.