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Des jeunes français et canadiens publient un manifeste pour un « numérique plus souhaitable »

Sobriété numérique

Dans le cadre d’un partenariat entre les métropoles de Montréal et Nantes, des jeunes québécois et nantais ont rédigé un « Manifeste du numérique souhaitable à horizon 2034 », basé sur une fiction produite des deux côtés de l’Atlantique. Leur but : proposer une réflexion collective sur la place du numérique dans un monde idéal.

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Crédit: OHE_WilliamJEZEQUEL

« Après un krach écologique en 2027, l’Occident voyait s’amenuiser lentement les ressources énergétiques et abiotiques et le numérique prenait encore une place centrale dans la construction des liens sociaux et dans l’essor économique des pôles urbains. » C’est le scénario fictif qu’a mis au point un groupe de neuf étudiants et jeunes actifs, de 19 à 29 ans, répartis entre Nantes et Montréal, en se projetant en 2034. Point de départ d’une réflexion collective sur la place du numérique, ils ont ensemble réfléchi à un univers digital plus souhaitable, dans un monde idéal. Ces jeunes qui étudient ou travaillent dans l’art, la communication, le numérique ou l’entrepreneuriat ont entrepris un voyage à travers le monde pour documenter les rapports au numérique dans différents milieux.

 

« Nous avons tout d’abord réalisé un état des lieux du numérique, nous avons réfléchi à ce qui nous plaisait particulièrement et à ce qui était trop éloigné de nos préoccupations, témoigne Typhaine Brigand, étudiante nantaise ayant participé au projet. Nous avons également questionné notre entourage dans son utilisation quotidienne. Un élément majeur est ressorti de ces échanges : l’omniprésence du numérique et un besoin profond de déconnexion. »

 

Un manifeste présenté lors de deux festivals

Ce projet est né dans le cadre du partenariat entre les métropoles de Montréal et de Nantes, portant sur deux festivals autour du numérique. Le Printemps du numérique de Montréal et la Nantes Digital Week. Le manifeste mis au point après un an de travail sera exposé lors de ces événements. « Durant plusieurs mois, nous avons réalisé des ateliers créatifs et expérimenté différentes méthodes pour penser autrement et creuser dans l’imaginaire, précise Typhaine Brigand. Nous avons voulu montrer que l’on peut percevoir, utiliser et gérer le numérique autrement. »

 

Le groupe a ainsi formulé plusieurs recommandations. Parmi elles : la création de quartiers de la connexion. Ces derniers pourraient centraliser les accès et l’utilisation du numérique au sein d’une ville. Ils se distinguent des autres quartiers, où la connexion est réduite à l’essentiel et où l’accès aux services numériques est limité pour favoriser un rythme plus sain à ses habitants et pour leur permettre de se “reconnecter” à leur environnement direct.

 

« Le numérique peut prendre une toute autre direction, pour aller vers plus d’harmonie avec l’humain et l’environnement », estime Typhaine Brigand. Le groupe a également envisagé la création d’un forum citoyen qui permettrait de faire voter les individus sur le progrès technologique afin d’éviter l’adoption généralisée de solutions numériques. «L’idée est de passer à une société qui favorise le progrès raisonné », poursuit l’étudiante nantaise. Pour le groupe d’étudiants, cela fait le lien avec les smart cities de demain. « Elles ne doivent pas être des espaces d’hyperconnexion, avec des capteurs installés partout pour répondre à nos besoins, mais plutôt des environnements de reconnexion avec l’humain et la nature. »

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