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La première plateforme de production d’hydrogène offshore inaugurée en Loire-Atlantique

Hydrogène

C’est une première mondiale. L’entreprise Lhyfe et plusieurs partenaires ont inauguré ce 22 septembre un site de production d’hydrogène en mer, près du Croisic (Loire-Atlantique). Un projet expérimental dont l’objectif est de tester ce nouveau type de production de H2 vert, basé sur l’éolien offshore.

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Matthieu Guesné, PDG de Lhyfe lors de l’inauguration de la plateforme Sealhyfe le 22 septembre. Crédit : Lhyfe

« Peu d’électrolyseurs produisant de l’hydrogène sont aujourd’hui connectés directement à une source d’énergie renouvelable. C’est pourtant le meilleur moyen de produire réellement du H2 vert », rappelle Thomas Créach, directeur technique chez Lhyfe, entreprise spécialisée dans la production et la fourniture de H2 vert pour la mobilité et l’industrie. La plupart des électrolyseurs des centrales de production d’hydrogène sont en effet connectés au réseau électrique, dont la part d’EnR est relativement inégale d’un territoire à un autre (lire SCM N°46). Connecter directement un électrolyseur à une source EnR reste donc la solution la plus vertueuse. Mais elle se heurte à la disponibilité aléatoire des EnR, source d’énergie par nature intermittente. D’où le choix de Lhyfe de miser sur l’éolien, dont la disponibilité serait relativement élevée.

 

Le premier site pilote de production d’hydrogène renouvelable offshore 

Après un premier site terreste, connectant directement un parc éolien et un électrolyseur (mis en service fin 2021 en Vendée), Lhyfe a inauguré ce 22 septembre une seconde installation, mais cette fois en mer. Baptisée « Sealhyfe », elle intègre une barge flottante hébergeant l’électrolyseur, connectée par câble à une éolienne, également flottante. 

 

« L’objectif de ce démonstrateur est de tester la technologie dans des conditions très contraintes. Avec donc une installation totalement flottante, ce qui ne sera pas forcément le cas à terme, où certains équipements seront fixes », poursuit Thomas Créach. « Cela signifie que la barge et l’éolienne vont subir l’impact des vagues, du sel, des aléas climatiques, donc de la corrosion, des chocs, des variations de température, etc… ».

 

Ce projet expérimental sera mené sur une période de 18 mois d’abord à quai (6 mois) puis en mer (12 mois). L’installation en mer sera déployée sur le site SEM-REV située à une vingtaine de kilomètres des côtes, au large du Croisic (Loire Atlantique). Il s’agit du site d'essais en mer « multi-technologie » de l’école d’ingénieurs Centrale Nantes, partenaire du projet.

 

Aucun humain ne sera présent sur le site offshore. « Tout sera opéré à distance, via une connexion 4G, 5G et fibre optique, avec un maximum d’automatisation. Les opérations de maintenance ont également été réduites au minimum ».


L’offshore plus pertinent que l’éolien terrestre ?

Selon Lhyfe, ce test est particulièrement important au regard du potentiel que représente la production de H2 à partir de l’éolien offshore. « La disponibilité de l’éolien en mer est deux à trois fois supérieure à celle de l’éolien terrestre, car les vents sont plus stables. De plus les champs éoliens offshore sont plus larges, il y a donc davantage d’énergie, ce qui permet d’envisager une production massive de H2 vert ».

 

Si les résultats de ce test sont concluants, Lhyfe espère décliner le concept dans de nombreux territoires. « L’objectif est que la solution soit replicable. Avec des installations 100 fois plus importantes, dans une perspective de passage à l’échelle d’ici 2030 », confie Thomas Créach. Aujourd’hui, Sealhyfe a la capacité de produire jusqu’à 400 kg d’hydrogène vert renouvelable par jour, soit une puissance de 1 MW. Mais à l’horizon 2030-2035, avec plusieurs dizaines de sites, l’offshore pourrait représenter une capacité de production de l’ordre de 3 GW pour Lhyfe.

 

Pour les territoires : « la production d’hydrogène à partir d’éoliennes offshore pourrait permettre à tous les pays bénéficiant d’un littoral d’accéder à un hydrogène vert renouvelable produit localement en quantités industrielles, pour décarboner leur mobilité et leurs industries », assure l’entreprise. Et outre la production vertueuse de H2 vert, Lhyfe met en avant le fait que ce type de solution est un gage d’indépendance énergétique et qu’elle favorise le développement d’emplois locaux.

 

Aux côtés de Lhyfe et de l’école Centrale Nantes, ce projet est soutenu par les Chantiers de l’Atlantique, le Port de Saint-Nazaire et plusieurs entreprises dont GEPS Techno et Eiffage Energie Systèm. Sealhyfe a bénéficié également du soutien de l’ADEME et de la Région Pays de la Loire.

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