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L’intelligence artificielle, un outil pour les smart cities

Technologie

Echange par chatbot avec les citoyens, voitures autonomes ou encore analyse prédictive des données pour anticiper une catastrophe naturelle, la ville de demain se dessine par touche d’intelligence artificielle. À l’occasion du salon IoT World, Smart City Mag a organisé une table-ronde sur la façon dont les territoires peuvent devenir plus smart grâce à cette technologie. Retour sur les interventions des trois experts conviés à l'événement. 

 

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Gestion des déchets, véhicules autonomes, prédiction des catastrophes naturelles sont des exemple d'usages de l'intelligence artificielle dans la smart city. Piyushgiri Revagar / Flickr

De plus en plus avide d’expérimentations technologiques, les villes deviennent le nouveau terrain de jeu des solutions d’intelligence artificielle (IA). Tous les secteurs appréhendés par les politiques publiques peuvent entrer dans les domaines d’application à partir du moment où ils impliquent de la collecte et de l’analyse de données, à l’origine de nouveaux services plus performants. « Il y a forcément de l’intelligence artificielle dans la ville avec l’automatisation, mais elle n’utilise pas forcément des capacités cognitives très avancées » prévient Gaëtan Delorme, consultant senior chez Ekimetrics, start-up qui participe actuellement au programme DataCity du NUMA. En effet, l’IA peut être faible, reproduire le processus de réflexion humaine, ou forte, c’est-à-dire capable d’apprendre et de développer une forme de pensée. « La reconnaissance visuelle d’une plaque minéralogique est de l’intelligence faible, indique Mouloud Dey, directeur de l’innovation et du développement de SAS. La forte est, en revanche, encore au stade embryonnaire. »

 

Usage dans la mobilité, l’éclairage, la gestion des déchets

Pour rendre un territoire plus intelligent, les collectivités utilisent donc de l’IA faible, basée principalement sur les données collectées par des capteurs de présence, de mouvement, de température ou encore de pollution. Grâce à ces informations et de leur mise en relation, « on peut optimiser la sortie des bennes par les concierges et mieux planifier le parcours des camions-poubelles en fonction des travaux ou accidents sur la voirie » explique Gaëtan Delorme. Le consultant évoque également la maintenance prédictive permise par l’intelligence artificielle : « sur les points lumineux de la ville de Paris, l’analyse de données favorise l’anticipation des pannes. On utilise pour cela l’historique des informations mais également les capacités d’apprentissage de l’IA afin de déterminer la probabilité d’une panne. Ensuite, on adapte la maintenance des infrastructures en fonction. »
« Un véhicule autonome peut ainsi fonctionner en harmonie avec les infrastructures de la ville, tels que les feux de signalisation, et les autres véhicules » détaille de son côté Mouloud Dey. La gestion du trafic routier fait également usage de l’intelligence artificielle tout comme le stationnement. « Des caméra de surveillance dans un parking parviennent aujourd’hui à détecter la présence de véhicules », mentionne Jean-François Gaudy, directeur du FabLab de GFI informatique. À ses yeux, l’une des problématiques est la préservation de la qualité de service : « l’éclairage public peut être géré à distance, par détection de présence. Mais si un arbre cache une partie de la lumière et rend la luminosité peu satisfaisante, comment le sait-on ? Des algorithmes viennent donc travailler sur la qualité des services rendus, les résultats obtenus, et pas seulement sur les infrastructures déployées. » Jean-François Gaudry souligne par ailleurs l’intérêt de mixer les intelligences, artificielles comme humaines, pour la surveillance des lieux publics par exemple. Mais les citoyens sont-ils prêts à confier leurs données à des machines ? Les élus et les agents publics accepteront-il de partager avec elles la gestion des villes ? Les questions technologiques, mais également juridiques et éthiques, accompagnent l’incursion de l’intelligence artificielle dans les smart cities. Et les réponses apportées garantiront – ou non – le progrès du bien-vivre ensemble.

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