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Hydrogène : comment le port de Bordeaux se réindustrialise grâce au H2 vert ?

Hydrogène

Le Grand port maritime de Bordeaux entame sa transformation pour devenir un site industriel zéro-carbone en misant largement sur la production massive d’hydrogène vert. L’objectif : attirer une nouvelle génération d’industriels pour « décarboner les procédés », mais aussi verdir les transports publics ainsi que la logistique sur le fleuve.

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Journée de restitution du projet H2Bordeaux en mars 2022. Crédit : GPMB.

Devenir une des références nationales en matière de développement de l’hydrogène décarboné sur une zone portuaire. Telle est l’ambition du Grand port maritime de Bordeaux (GPMB), qui a mis en place depuis 2021 une stratégie de « ré-industrialisation bas-carbone ». Dénommée Green P(Hy)sics (Green Ports and Hydrogen for Sustainable Industries Cities and Ships), elle vise à permettre au port de « contribuer significativement aux objectifs européens de neutralité carbone en 2050 » et à d’« enclencher une dynamique d'ensemble aux côtés des acteurs territoriaux ». Et l’hydrogène est un des piliers de cette stratégie.


« Tous les territoires portuaires ont aujourd’hui des projets autour de l’hydrogène. Mais il s’agit principalement d’initiatives portées par des industriels visant à décarboner leurs processus déjà implantés. Notre vision est différente, car nous n’avons pas de grands industriels déjà consommateurs d’hydrogène », contextualise Michel Le Van Kiem, Responsable du Département Développement, Transitions, Innovations au port de Bordeaux. « L’idée est justement de rendre notre territoire suffisamment attractif pour qu’une nouvelle génération d’acteurs vienne s’installer chez nous ».


Un premier projet, baptisé H2Bordeaux, a été lancé il y a un an, en partenariat avec Storengy et Hensoldt Nexeya France. Financé par la Commission Européenne, il s’est terminé en mars dernier. Il a permis de confirmer le potentiel de consommation d’hydrogène sur et autour de la zone portuaire, en lien avec la mobilité et la production d’énergie. « Grâce aux études réalisées, nous avons posé les bases concrètes d’une faisabilité technique pour le développement d’un écosystème hydrogène au cœur de la Métropole, avec le Port de Bordeaux comme plateforme d’accueil privilégiée », a déclaré Jean-Frédéric Laurent, président du directoire du GPMB.


Déploiement d’un électrolyseur de 300 MW

En 2027, le site va accueillir un électrolyseur de 300 MW produisant 42 000 tonnes d'hydrogène renouvelable par an. Construit par la société GH2, il permettra de fabriquer des carburants alternatifs (e-fuels) pour la mobilité lourde (avions, navires, camions, trains…). Dans un premier temps (2023-2024), la production s’effectuera à une échelle « relativement modeste » avec un premier électrolyseur de 2 MW, précise la GPMB. Au moins deux stations d’avitaillement dédiées à la mobilité, vont également être construites, notamment pour verdir des bus et des navettes fluviales du réseau TBM (Transports de Bordeaux Métropole).


« C’est grâce aux usages industriels massifiés que le coût de production du H2 sera compétitif. Mais l’objectif est aussi que le projet soit ouvert sur le reste du territoire et réponde à des usages autour de la mobilité », souligne Thibault Guillon, responsable des filières énergétiques et chimiques et chef de projet H2Bordeaux au port de Bordeaux.


Renforcer l’attractivité du territoire

D’autres « projets d’envergure » autour de l’hydrogène renouvelable sont en cours de développement, confie la GPMB. Avec un budget global chiffré à plus d’un milliard d’euros, financé par les industriels dont GH2, la stratégie H2 de la GPMB répond clairement à un enjeu d’attractivité du territoire, mais aussi économique. La zone portuaire emploie en effet plus de 8100 salariés, soit 1,2% de l’emploi salarié girondin. La GPMB espère aussi faire des émules. « Nous entendons accélérer le développement d’une nouvelle génération de zone industrielle post-pétrole, décarbonée, et capable de valoriser les ressources du territoire», conclut Michel Le Van Kiem.


Lire également notre dossier à paraître dans le numéro 46 de Smart City Mag sur le développement de l’hydrogène dans les territoires.

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