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Strasbourg officialise son projet transfrontalier de récupération de chaleur

Réseau de chaleur

La métropole de Strasbourg vient de lancer un de ses plus importants projets transfrontaliers : la récupération de la chaleur de l’aciérie BSW de Kehl (Allemagne). Cette réalisation nécessitera la pose d’une conduite de 4,5 kms sous le Rhin et permettra de chauffer l’équivalent de 8000 logements.

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© Philippe Stirnweiss

L’Eurométropole de Strasbourg s’est fixée comme objectif d’atteindre les 100% d’énergies renouvelables à l’horizon 2050. Pour y parvenir, la collectivité compte mobiliser tout l’éventail des sources de production locales disponibles, et notamment la récupération de chaleur non exploitée, dite « fatale », produite par l’industrie. Dans cette perspective, elle a conclu un partenariat avec la ville allemande de Kehl, la région Grand Est, le land allemand du Bade-Wurtemberg et la Banque des Territoires afin d’importer la chaleur fatale issue de l’aciérie BSW (Badische Stahlwerke GMBH) de Kehl.

 

Le 9 février dernier, Pia Imbs, présidente de la métropole, Pauline Jung, conseillère régionale, et Patrick François, directeur Grand Est de la Banque des Territoires, ont acté la constitution de la SEML (Société d’Économie Mixte Locale) transfrontalière. Cette dernière, baptisée Calorie Kehl-Strasbourg, aura pour objet de réaliser et d’exploiter la conduite souterraine longue de 4,5 kms qui reliera les deux rives du Rhin pour acheminer la chaleur vers Strasbourg.

 

Un apport de 135 GWh/an à terme

Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg et présidente de la SEML

« La chaleur émise par l’aciérie BSW ne sera donc plus relâchée dans l’atmosphère mais injectée dans le futur réseau de chaleur Centre-Strasbourg », explique Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg et présidente de la SEML, « l’énergie récupérée sera en effet suffisante pour nous permettre de réaliser notre objectif d’ajouter un nouveau réseau de chaleur aux deux dont nous disposons déjà, à savoir Esplanade et Elsau ». Cet équipement permettra dès sa mise en œuvre, prévue pour 2026, de délivrer un supplément d’énergie de 80 GWh/an, équivalent aux besoins de chauffage et d’eau chaude sanitaire de 8 000 logements. Il réduira d’autant l’utilisation de sources d'énergies fossiles et les pollutions qui en découlent (les émissions de carbone devraient ainsi être réduites de 29 000 t/an). A terme, ce sont même 135 GWh/an qui devraient être récupérés.

 

Dans les prochaines semaines, les différentes études de maîtrise d'œuvre vont être lancées et s'étendront jusqu’à la fin de l’année, avant que les travaux ne puissent débuter pour une durée de trois ans. « Il a fallu une volonté politique forte pour faire aboutir ce projet car les obstacles étaient nombreux, notamment en raison de son caractère transfrontalier », indique Jeanne Barseghian, « en effet, nous avons dû composer avec deux systèmes de normes qui n’étaient pas toujours compatibles, mais aujourd’hui ce projet est très important pour la métropole car il s'inscrit parfaitement dans l’orientation transfrontalière globale qui est la nôtre ». En effet, après s’être longtemps développée en tournant le dos au Rhin, Strasbourg envisage depuis quelques années son avenir en incluant la ville allemande de Kehl. Une approche qui s’était déjà matérialisée par la mise en service d’une ligne de tram en 2017, et dans laquelle la coopération énergétique occupera une place importante.

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