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Strastosfair pose à Lanester la première pierre de son datacenter « green »

Transition énergétique
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Aujourd’hui, nous sommes capables de fournir 70 % des besoins d’un datacenter en énergie propre.

Au moment où le numérique est montré du doigt par son empreinte environnementale, la start up bretonne Stratosfair démarre à Lanester (Morbihan) la construction d’un datacenter à vocation locale qui promet de réduire son impact environnemental de 70 % par rapport à une construction « traditionnelle ». La construction d’un autre datacenter du même type a été signée à Angers et une dizaine d’autres projets sont à l’étude. Trois questions à Bérenger Cadoret, fondateur et dirigeant de la société.

Comment fait-on pour réduire de 70 % l’impact environnemental d’un datacenter ?

Un datacenter classique est alimenté par des énergies fossiles ou non renouvelables. Nous, chez Stratostair, nous avons réussi à substituer ces énergies par des énergies renouvelables. Il faut comprendre que nous sommes sur un modèle de « edge data center » [datacenter de proximité], nous n’avons donc pas les mêmes problématiques qu’un data center régional ou un hyperscale [unité de grande taille].
Aujourd’hui, nous sommes capables de fournir 70 % des besoins d’un datacenter en énergie propre. Cela est possible avec de petits data centers, avec quelques dizaines de baies. Nous allons travailler avec des ombrières solaires au début, ce qui nous permettra d’atteindre 70 % des besoins énergétiques en autoconsommation. Pour le reste de l’énergie nécessaire, nous avons un fournisseur local qui revend de l’énergie issue de la méthanisation, du solaire, de l’éolien. Ce partenaire sera notre « courant continu », pour pallier la l’absence de production nocturne.
Une autre manière intelligente d’utiliser l’énergie chez Stratosfair, c’est l’utilisation de la chaleur fatale produite par le datacenter, en réfléchissant à la meilleure façon d’inclure le datacenter sur son territoire. Cela consiste à intégrer des acteurs locaux dans le projet, pour qu’ils nous aident à valoriser cette chaleur fatale et en l’utilisant par exemple pour sécher des algues ou pour sécher du houblon. Ce sont de réelles problématiques pour certaines régions.
Nous allons également installer sur nos sites des murs végétaux sur les parois orientées vers le sud, afin de diminuer la réverbération solaire sur nos bâtiments. Cela réduira les besoins de refroidissement du bâtiment.
Notre démarche consiste à repenser le datacenter par rapport à la question des énergies. Et pas à implanter un datacenter pour imaginer ensuite ce qu’on va pouvoir faire autour.

 

Dans ce type de projet de datacenter local, d’où vient l’initiative, et qu’est-ce que cela apporte aux territoires ?

Certains territoires ont de gros problèmes d’attractivité. Or, aujourd’hui, le foncier à bas coût ne suffit plus pour attirer les entreprises. Ils peuvent se servir de Stratosfair comme d’un outil d’attractivité territoriale, qui leur permettra de faire venir des entrepreneurs locaux. Mais là où nous allons plus loin dans cette démarche d'attractivité, c’est en liant nos datacenter au bilan carbone des activités qui l'utilisent. C’est quelque chose de très concret. Nous avons un compteur de carbone qui permet aux clients du datacenter de valoriser leurs propres offres. Cela peut être très intéressant pour de très nombreux métiers. Vis-à-vis de leurs clients, ils vont pouvoir proposer leurs propres offres pour se démarquer de leurs concurrents.
Nous nous différencions des autres acteurs du datacenter en ayant une promesse très concrète sur les énergies et en nous impliquant dans le modèle économique des entreprises du territoire.

 

Un petit data center local et « green » peut-il être aussi performant et sécurisé qu’un gros data center d’un des grands acteurs du numérique ?

Les petits data centers comme ceux que nous allons faire ne vont pas concurrencer en termes de performances les grands data centers régionaux ou hyperscale. Sur les questions de dimensionnement, puissance, connectivité, nous ne sommes pas en concurrence avec les grandes entreprises françaises ou internationales de construction de datacenters, et nous ne sommes pas non plus concurrents d’un OVH, d’un Equinix ou d’un Interxion ; nous sommes complémentaires.
Aujourd’hui, un client qui souhaite avoir des baies alimentées en 10 Kva ne viendra pas chez Stratosfair, parce qu’on ne répond pas à cette demande là. Mais nous aurons la faculté de nous implanter plus rapidement que d’autres dans les territoires où nous allons pouvoir répondre aux attentes de collectivités, des TPE, des PME.


NB : Stratosfair sera présent le 24 mars aux Rencontres des datacenters, des territoires et des données souveraines. Programme et inscription en cliquant <<< ici >>>

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Christine Doussot, directrice de clientèle
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