Maîtriser 95 000 points lumineux grâce à la bande FM, c’est l’ambition de Nantes Métropole. Pendant trois ans, la collectivité a expérimenté ce dispositif via des boitiers permettant de piloter l’éclairage public à distance. Un test concluant qui l’amène aujourd’hui à installer son millième boitier de communication sur son territoire. Coût de l’expérimentation puis du déploiement : 1,8 million d’euros. Pour une économie d’énergie estimée à environ 7 %, soit 2,3 GWh, ce qui équivaut à 350 000 euros par an selon la collectivité.
Le dispositif optimise en effet les temps d’éclairage via quatre capteurs de luminosité. Grâce à la remontée d’information, il est également possible de voir les dysfonctionnements du parc en temps réel. Les agents métropolitains et les prestataires de maintenance se déplacent ainsi seulement lorsque cela est nécessaire. « Il est devenu indispensable d’éclairer seulement quand il le faut et là où il faut, et à un coût maîtrisé. En 2018, la feuille de route issue de notre débat sur la transition énergétique nous engageait à réduire de 30 % les consommations liées à l’éclairage public. L’objectif est aujourd’hui atteint, notamment grâce à cette solution », a déclaré Patrick Grolier, membre du bureau de Nantes Métropole en charge de l’éclairage public et du plan lumière.
Transmettre des ordres via le canal RDS d’une radio locale
En 2017, la Métropole faisait en effet le constat que son éclairage public était équipé d’horloges astronomiques non configurables et que seul 50 % de son réseau était télécommandé, mais par un système amené à disparaître avec l’arrivée des compteurs Linky. La collectivité a donc cherché une solution pour piloter l’allumage et l’extinction de ses points lumineux à distance. Elle s’est alors rapprochée de la société Caméon, à la Chappelle-sur-Erdre (44).
Particularité de cette entreprise : elle utilise la bande FM de la radio analogique pour diffuser les données de pilotage. Plus précisément, les données transitent via le canal RDS (de l'anglais Radio Data System ). Pour pouvoir l’exploiter à Nantes, un partenariat a été signé avec Radio France pour utiliser les ondes de France Bleu Loire-Océan et, en 2018, l’incubateur nantais Atlanpole permet de créer la start-up Biyotee qui emploie aujourd’hui 10 salariés.
« Le signal RDS permet par exemple d’afficher le nom des stations de radio, explique Laurent Michel, fondateur de Caméon et de Biyotee. Le principe est simple : Biyotee utilise ce signal pour diffuser les ordres de pilotage. Ces ordres sont élaborés en temps réel par l’application web, à partir d’éphémérides, de données calendaires et de divers capteurs environnementaux. D’autres données pourraient d’ailleurs être intégrées comme la détection de présence ou la vidéosurveillance ». En retour, l’armoire envoie à l’application des informations de supervision.
Rennes et Montpellier en phase de test
Grâce aux résultats concluants de ces tests, 24 communes de la métropole se sont dotées de boîtiers en 2020. Tout comme d’autres communes du département tels que Saint-Nazaire ou Treillères. À Nantes, les 1 960 armoires d’éclairage public de la métropole devraient toutes être équipées en 2023. Et la start-up Biyotee espère désormais déployer sa solution à l’échelle nationale. En 2021, Rennes et Montpellier sont entrées en phase de test.
