« Le projet est né de la rencontre entre plusieurs acteurs, qui d’ordinaire communiquent peu », contextualise Cyrille Fonvielle, directeur de cabinet du maire de Saint-Cyr-L’Ecole. L’entreprise Ecologie logistique, spécialisée dans les innovations logistiques, cherchait un territoire d’expérimentation et s’est ainsi rapprochée de la collectivité. Son projet : utiliser l’intelligence artificielle (IA) sur un jumeau numérique de la ville, dans le but de soulager la congestion urbaine. La société s’est ensuite associée à deux spécialistes de l’IA, Geo4cast et Cliris, pour donner naissance à la plateforme Cyria.
Les équipes municipales apportent quant à elles leur expertise dans la compréhension de la ville et de son environnement. « À partir de modèles mathématiques ultra-performants, qui simulent fidèlement la circulation routière à l’échelle d’une ville, le territoire peut ainsi tester ses aménagements sur un plan interactif mais aussi mieux comprendre les effets de déviation lors d’une fermeture de rue par exemple », détaille la Ville dans un communiqué.
Un million d’euro d’investissement
Un million d’euro a été investi dans ce projet, soutenu à hauteur de 500 k€ par la Région. Grâce aux systèmes de vidéoprotection, l’idée est dans un premier temps d’analyser le trafic en comptant le nombre de véhicules, de piétons ou de cyclistes. « Ce comptage est piloté par une intelligence artificielle, personne ne visionne les images, cela ne pose donc pas de problème de RGPD », précise le directeur de cabinet. Puis dans un second temps, la collectivité envisage de réaliser des simulations pour connaître l’impact des changements d’infrastructures sur la densité de circulation. « Quelles seront les conséquences si je construis un rond point ou si je mets un "Cédez le passage " à la place d’un feu ? », questionne Cyrille Fonvielle.
S’adapter aux conditions météorologiques
Mais l’idée est aussi que la plateforme puisse permettre à la collectivité de s’adapter aux conditions météorologiques, aux incidents ou aux rassemblements de personnes sur la voie publique. « L’idéal avec ce système, c’est que les caméras voient en temps réel ce qu’il se passe. Grâce à des infrastructures connectées, il sera donc possible d’adapter les règles de priorité ou d’agir sur les temps de passage des feux », poursuit le directeur de cabinet, qui envisage également d’aller vers des vitesses adaptées, en fonction de ce qui est constaté sur la voirie. « Il sera par exemple possible d’abaisser la vitesse de circulation de 10 km/h pour éviter de créer des bouchons. »
Un investissement de 2,5 millions d’euros sera nécessaire pour la deuxième phase de ce projet. A terme, l’objectif des créateurs de Cyria est de commercialiser cette plateforme à d’autres collectivités. « Le dispositif est réplicable à l’envie, ou l’on veut. Il faut simplement être équipé d’un système de vidéoprotection. »