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Hydrogène : Dijon franchit une nouvelle étape

Hydrogène

La première commande de BOM (Bennes à Ordures Ménagères) fonctionnant à l’hydrogène décarboné a été passée par la métropole de Dijon. Il s'agit d’une étape importante dans le programme qui conduira progressivement la collectivité bourguignonne à basculer toute sa flotte de véhicules lourds (BOM et bus) à l’hydrogène d’ici 2030.

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Une des deux futures stations H2 de Dijon. (Crédit @[siz’-ix] architectes)

La métropole de Dijon vient de lancer une commande de quatre BOM (Bennes à Ordures Ménagères) de 19 tonnes fonctionnant à l’hydrogène auprès du fabricant E-Trucks Europe. Elles seront mises en service l’année prochaine. Cette commande inaugurale donne le véritable coup d’envoi d’un vaste programme puisque la capitale bourguignonne s’est fixé pour objectif de convertir l’intégralité de son parc de véhicules lourds à l’hydrogène décarboné d’ici 2030, ce qui constitue une première en France. D’ici la fin d’année, dans le cadre d’une commande groupée avec Angers et Le Mans, une dizaine de BOM à hydrogène supplémentaire sera commandée pour une livraison prévue à l’horizon 2024.

 

« Nous avons fait le choix de l’hydrogène dès 2019, avant même que le gouvernement ne dévoile son plan pour développer cette filière », explique Jean-Patrick Masson, vice-président de la métropole de Dijon, « mais ce dernier nous a bien sûr confortés dans notre décision ». En fait, l’agglomération renouvelle son parc de véhicules tous les 8 à 9 ans et réexamine à ces occasions ses choix technologiques et énergétiques. En 2002, le GNV (Gaz Naturel pour Véhicules) avait emporté la décision dans une perspective de réduction du bruit et des émissions de particules. En 2010, des bus hybrides avaient pris le relais, avant que l’hydrogène ne fasse l’unanimité en 2019 afin de lancer une vraie stratégie de décarbonation.

 

Deux stations de production d’hydrogène

L’hydrogène vert sera produit dans deux stations dédiées. La première sera mise en service courant 2022 au nord de la ville, tout près de l’UVE (Unité de Valorisation Energétique). Elle sera donc alimentée par l’énergie produite par le turbo-alternateur de l’usine d’incinération des déchets mais aussi, en complément, par un champ de panneaux photovoltaïques en cours d’aménagement. La seconde station sera édifiée au sud de la ville en 2023 pour les besoins des bus uniquement. Elle fonctionnera grâce aux énergies renouvelables du territoire. « La station nord sera ouverte à d’autres consommateurs, plusieurs entreprises se montrent déjà intéressées pour des poids lourds », indique Jean-Patrick Masson, « mais le développement de la filière repose évidemment sur nos flottes captives car il faut assurer du volume ».

 

Jean-Patrick Masson, vice-président de la métropole de Dijon (Crédit Dijon Métropole)

Au total, ce projet d’hydrogène vert est évalué à 100 millions d’euros (dont 20 % pour la construction des stations de production d’hydrogène et 80 % pour le renouvellement des BO% et des bus à hydrogène). Il vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre émis par les transports publics sur le territoire de 4200 tonnes de CO2 par an à partir de 2026, soit l’équivalent de 58 millions de kilomètres en voiture ! «Nous avons voté une autorisation de programmes de 100 millions € jusqu’en 2030 pour ce projet hydrogène », poursuit Jean-Patrick Masson, « cet engagement politique et financier illustre notre détermination et constitue un signal positif en direction des fabricants de véhicules afin qu’ils s’engagent dans cette filière ».

 

Toute la flotte roulera à l’hydrogène en 2030

Les dates clés des prochaines années sont déjà connues. Dès le mois de septembre 2022, les premières BOM fonctionnant à l’hydrogène décarboné entreront en activité. Puis, en fin d’année 2023, les bus à hydrogène seront progressivement mis en service avec un objectif de 27 véhicules opérationnels à l’horizon 2024, ce qui constituera la plus grande flotte de bus à hydrogène de France. D’ici 2026, ce sont 22 BOM et 62 bus qui rouleront à travers la métropole à l’hydrogène vert produit localement. Ensuite, à partir de 2026, la difficulté pour l’agglomération consistera à adapter au plus juste la montée en puissance de la production d’hydrogène à l’augmentation de la consommation. En 2030, le basculement intégral de toute la flotte de véhicules lourds (soit 44 BOM et 180 bus) vers l'hydrogène sera accompli.

 

Ce programme est semble-t-il très bien accueilli par la population. « D’une manière générale, la contribution de la collectivité aux enjeux environnementaux et à la lutte contre le réchauffement climatique est toujours vue d’un bon œil », explique Jean-Patrick Masson, « aujourd’hui, les citoyens attendent vraiment que nous nous engagions sur ces sujets ». Avec ce programme qui prend corps, l’engagement de la métropole ne fait pas de doutes. Il pourrait d’ailleurs inspirer d'autres collectivités. En effet, des demandes des installations de visites sont déjà arrivées en Bourgogne.

 

 

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